Paris, place Saint Sulpice.
Je me réfugie sur un banc à l’ombre des platanes pour tenter d’échapper à la canicule. Un banc public est également un excellent poste d’observation pour assister à la comédie humaine qui se déroule dans tout lieu ouvert à tous.
Une élégante berline noire est garée sur le côté de l’église, tous warnings dehors, un scooter trois roues la jouxte sur le trottoir. Un quadra, costume cravate, et un jeune, jeans baskets T-shirt blanc, remplissent un constat sur le capot de la berline.
Je me dis : « Encore un cadre qui se croit tout permis parce qu’il possède une voiture puissante ! » ou alors, « Encore un livreur qui n’a que faire du code de la route ! »
Pendant qu’ils remplissent le constat, je me réjouis des petites scènes attendrissantes de la vie courante sur la place.
Enfin, c’est fait. Les deux hommes se serrent la main. Puis le quadra, costume cravate, enfourche le scooter trois roues et part en trombe. Le jeune, jeans baskets T-shirt blanc, se glisse derrière le volant de la berline et met le contact.
Me voilà bien surpris !
Et pourtant je me suis demandé combien de fois dans une journée je me méprends sur une remarque, une attitude, une situation. Celle-là était plutôt cocasse et sans importance. Mais les autres ? Celles qui ont de l’importance ?
Comment prendre le recul nécessaire pour bien comprendre ce qui se passe, entendre vraiment ce qui se dit ? Il y a encore du pain sur la planche.