Il semblerait que « plus grand, plus vite » soit le leitmotiv de notre époque.
Le progrès a du bon, s’il n’est pas au prix de l’humain. C’est bien plus agréable de vivre, à quatre, dans 100m2 que dans 20. C’est plus efficace de recevoir la réponse à une question par mail dans l’heure qui suit que d’attendre le facteur.
Dans d’autres domaines, c’est moins évident.
Lorsque je vais à l’hypermarché du coin, je peux m’attendre à trouver tout ce que je cherche. Certains produits sont même déclinés jusqu’à l’étourdissement. En revanche, quand j’arrive à la caisse, c’est parfois compliqué d’établir un contact autre que les civilités obligatoires.
– Non madame, je ne cherche rien. Seulement à partager quelque mots aimables et reconnaître la pénibilité de votre travail.
De plus, l’hypermarché en question est doté d’un seul chariot pour handicapé... en mauvais état.
Dans le supermarché de taille moyenne de l’autre côté de la ville, il y a des chances pour que je ne trouve pas exactement ce que je cherche. En revanche, la caissière aura toujours le temps pour un petit échange amical.
– Ne vous pressez pas, monsieur. On a le temps.
Et ce supermarché met à disposition de ses clients à mobilité réduite cinq chariots en parfait état.
On nous poussera toujours à voir plus grand et à aller plus vite. Mais on n’est pas obligé de trouver que c’est la meilleure façon de vivre.
Pour moi, ce sera « plus petit, plus lent ». Merci.