Elle est stressée, la petite dame. Voiture immatriculée dans un autre département, elle tourne dans le quartier depuis un moment, visiblement à recherche d’une place pour se garer. La place se libère enfin. Créneau compliqué. Poussette récalcitrante. Une petite qui n’apprécie pas du tout la situation. Parcmètre qui refuse les pièces de dix centimes… et celles de deux euros. Jonglage de sacs et farfouillage de leur contenu.
La dame finit par croiser mon regard. Le sien est désemparé.
— Je peux vous aider, Madame ?
Nous réglons l’histoire du parcmètre. C’est facile, quand on a l’habitude.
— Je croyais que je n’allais jamais trouver à me garer. Je ne connais pas du tout la ville et j’ai un rendez-vous. C’est loin l’avenue Victor Hugo ?
— Pas du tout. On la voit d’ici. Vous faites cent mètres, là au bout de cette rue, vous tournez à gauche et vous y êtes.
D’un coup, le stress s’évanouit, les traits se détendent, un sourire s’esquisse.
— Merci beaucoup, monsieur.
— Mais de rien, madame. Bonne journée !
Ce serait trop beau si c’était toujours aussi simple. Parfois le stress de l’autre déteint sur nous et deux stress qui se rencontrent, ce n’est pas ça qui apportera la paix dans le monde… Il faudrait que je m’en souvienne la prochaine fois que j’aurai affaire à un employé de la Poste mal luné ou un commençant qui me donne du « Il veut quoi, ce monsieur ? »
En attendant, c’est très sympa de commencer sa journée en étant au bon endroit, au bon moment.