Vous est-il déjà arrivé de vous trouver au chevet d’une personne qui demande à mourir pour échapper à ses souffrances ?
Quand cela m’arrive, je me trouve bien démuni car je sais que je ne suis pas dans sa situation. Il m’est donc impossible de lui faire la leçon car elle passe par une expérience que je ne suis pas capable de vraiment mesurer.
Et pourtant, il me faut dire quelque chose quand j’entends « je ne sers plus à rien ». En effet, je sais que c’est faux, même si la personne est sincère et que son entourage l’amène parfois à le penser, ne serait-ce que par son absence à ses côtés. La valeur d’une vie humaine est infinie. Elle ne dépend jamais de ce qu’elle pense apporter à la société.
La question de la fin de vie est délicate et nous n’avons pas la prétention de répondre à toutes les questions difficiles sur ce sujet complexe. Par contre, nous avons voulu attirer votre attention sur des réalités importantes parfois occultées.
Oui, il faut des textes législatifs pour encadrer la fin de vie, mais notre société a surtout besoin de personnes aimantes qui se rendent proches de ceux qui souffrent.
Oui, toute personne hospitalisée a le droit de bénéficier de la visite d’un aumônier d’hôpital, mais ne laissons pas reposer sur lui seul le privilège de tenir la main de celui qui va bientôt nous quitter. Cela peut être vous en effet : le proche parent, l’ami, le voisin… ou le simple visiteur qui souhaite donner de son temps pour accompagner ces personnes. Pas besoin de faire de grands discours pour aimer et aider son prochain.
Vous ne pouvez pas imaginer le bien qu’une caresse ou même une simple présence peuvent faire à celui qui sent sa fin arriver. Ce sont des cadeaux infiniment précieux qui vous seront rendus tôt ou tard.
Georges Mary