La mort fait partie de la vie et pourtant rares sont les familles qui en parlent avec leurs enfants avant d’y être confrontées.
L’enfant est alors souvent laissé pour compte. Le réflexe des adultes est de ne rien lui dire en croyant le protéger.
Or, l’enfant n’est ni sourd, ni aveugle. Même si rien n’est dit en sa présence, il ressent le changement d’atmosphère autour de lui, il voit quand certaines habitudes sont modifiées. Il peut alors souffrir de se sentir exclu et ne pas comprendre pourquoi.
Préparer l’enfant
Le temps de fin de vie doit permettre d’entretenir la relation avec le malade tant que c’est possible. Si l’échange verbal est réduit à mesure que la vie se retire de la personne, le lien est à maintenir. En fonction de la relation que l’enfant entretient avec la personne en fin de vie, on peut lui proposer une visite. Cette rencontre - qui sera peut-être la seule - sera préparée. On choisira des mots simples et adaptés à l’âge de l’enfant pour raconter ce qui s’est passé, expliquer l’état dans lequel il va trouver le malade et décrire son nouveau lieu de vie (hôpital, EHPAD, service de soins palliatifs…). Durant ces échanges, il est bon d’observer les réactions de l’enfant. S’il n’est pas prêt, respectons-le. Soyons honnêtes : ne parlons pas de guérison si elle n’est pas certaine. Si en tant que croyants, nous prions, partageons-le avec notre enfant, tout en précisant que nous demandons que la volonté de Dieu soit « faite et fête ».
Bien l’entourer
L’enfant se sentira d’autant plus soutenu psychiquement s’il peut échanger avec la personne avec qui il est le plus en confiance, souvent un de ses parents. Cela l’aidera à créer des protections justes à son niveau, afin de mieux accueillir ce qu’il va voir et à ne pas avoir peur. Entouré, il pourra exprimer ce qu’il ressent, comme cet enfant parlant de son grand-papi, vivant dans un établissement pour malades atteints d’Alzheimer : « C’est difficile de voir grand-papi avec toutes ces personnes bizarres » ; « Je suis triste de voir qu’il ne me reconnaît plus ». Cela permettra à chacun de vivre pleinement ce temps en famille et en vérité émotionnelle.
Une fois que l’enfant a pu visiter la personne malade, s’il demande à la revoir, accompagnez-le. Encouragez-le à exprimer ce qu’il vit et à partager ses petites joies de la journée. C’est important pour le patient de voir qu’il fait toujours partie de la vie de famille.
Ainsi en restant vrai avec chacun, nous nous permettons de transformer ce temps de fin de vie en un rassasiement de FAIM de relation et de souvenirs.
Germaine Pomier, conseillère conjugale et familiale