Peut-on contribuer à humaniser la médecine, notamment en fin de vie ? Peut-on résister à la tentation d’abréger la vie des patients pour réduire leurs souffrances ?
Les soins palliatifs se sont développés en France à partir des années 80. D’autres pays nous avaient précédés et, en France, quelques établissements les pratiquaient déjà. Discrètement.
Une réponse à l’acharnement thérapeutique
Les pionniers de cette discipline sont partis d’un constat : les patients atteints de maladies graves, incurables, peuvent bénéficier de traitements efficaces au cours de leur maladie. Mais il arrive un moment où ces traitements présentent plus d’inconvénients que d’avantages. Ils exposent à des effets secondaires pénibles mais ne permettent plus de prolonger la vie. Poursuivre ces soins relève de ce que l’on appelait l’acharnement thérapeutique et qu’on nomme désormais l’obstination déraisonnable.
Dans les années 80, on a aussi montré qu’il existait une pratique fréquente et pour le moins discutable : des équipes administraient des perfusions qui pouvaient accélérer le décès des patients, les cocktails lytiques. L’intention affichée était de réduire la souffrance des patients. Mais bien souvent ces décisions étaient prises sans concertation, voire sans l’avis du patient lui-même. Les dérives étaient sans doute nombreuses. Il est apparu préférable d’admettre que ces patients vont mourir, de l’accepter et de tenter de répondre à leurs besoins.
Accompagner la personne dans ses besoins
Or, les besoins des patients en fin de vie sont bien particuliers : il faut soulager leurs douleurs quand elles existent, prendre en compte leurs angoisses, répondre aux difficiles questions qu’ils peuvent poser, permettre la communication entre eux et leurs proches, favoriser parfois des rapprochements familiaux. Il faut prendre en compte toutes les dimensions de la vie, notamment...