J’ai beau être croyant, moi aussi j’ai été scandalisé quand j’ai appris que Pilate, notre gouverneur romain, avait fait arrêter et tuer plusieurs de mes compatriotes pendant qu’ils étaient en train de rendre un culte à Dieu.
Mes questions
Comme tout le monde, je me suis demandé pourquoi des innocents avaient dû subir une telle cruauté. Un moment, j’ai eu des doutes et me suis dit qu’on ne nous avait peut-être pas tout dit et qu’il y avait peut-être une raison cachée derrière ce massacre.
De toute manière, la question qui revenait en moi était toujours la même : « Mais où est Dieu là-dedans ? Comment peut-il supporter cela ? »
J’aurais bien aimé demander à Jésus ce qu’il en pensait, mais j’étais trop timide pour le faire.
Du coup, imaginez ma curiosité quand des personnes l’ont interpellé sur le sujet. Je me suis approché le plus près possible pour ne rien perdre de ses mots. Qu’allait donc leur répondre Jésus ? Allait-il justifier Pilate ou nous appeler à la révolte ? Peut-être donnerait-il des conseils pour éviter d’autres massacres ? …
Les questions de Jésus
J’ai bien vu que Jésus devinait leur angoisse. D’ailleurs, il a même anticipé leurs questions en leur demandant : « Pensez-vous que si ces Galiléens ont été ainsi massacrés, cela signifie qu’ils le méritaient, parce qu’ils étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens ? »
Pas de réponse !
Jésus leur a alors rappelé un autre fait divers : l’effondrement de la tour de Siloé, au sud de la capitale. Cette catastrophe avait fait 18 morts et on ne sait combien de blessés. Ces gens-là, avaient-ils mérité l’accident plus que les autres ?
C’est vrai que cet événement m’avait profondément marqué également. Comme la plupart des gens, j’ai envie de trouver une raison à tous ces malheurs. Peut-être, pour me rassurer, en justifiant l’injustifiable ? Parfois, quand je crois comprendre la raison d’un malheur, cela allège ma souffrance ou même me réconforte. Je me dis alors qu’on pourra peut-être trouver une manière d’échapper au mal.
Tous surpris
Jésus n’a rien dit de tout cela.
Alors que tout le monde faisait silence, il a fini par parler et déclarer bien fort pour que tout le monde l’entende : « Ils n’étaient pas pires que vous. Et, écoutez-moi bien, si vous ne changez pas de vie, vous mourrez vous aussi comme eux. »
Cela m’a fait réfléchir. J’ai compris que le drame qui révolte et accable le plus Jésus, ce n’est pas ces faits divers horribles, mais c’est que tout le monde meure. J’ai alors mieux saisi pourquoi il répétait inlassablement : « Changez, tournez-vous vers Dieu, recherchez son pardon et sa protection – et alors, vous vivrez. Vous vivrez pour toujours. »