Jusqu’à ce moment-là, j’avais vécu dans une certaine insouciance. Bien sûr, je savais que l’existence pouvait être difficile, mais j’étais comme dans une bulle confortable grâce à l’affection de mes proches et une santé de fer.
Le drame
Cette assurance s’est brisée lorsque Lazare, mon frère, est tombé gravement malade. Je le voyais dépérir de jour en jour. Ma peine s’alourdissait de doutes. Avec Marthe, ma sœur aînée, nous avons tout essayé : nous avons prié, fait venir des médecins, appelé Jésus, notre ami, qui avait guéri tant de personnes… Sans résultats. Lazare a fini par succomber à la fièvre, et nous avons procédé aux rites funéraires.
Terrassée, j’agissais sans réfléchir, comme si la vie avait perdu sa saveur.
Jésus a fini par arriver
Je me souviens que Marthe m’a prévenue de sa venue. J’ai couru le rejoindre sans trop savoir ce que j’attendais de lui, puisque tout était fini. Jésus m’a accueillie, comme toujours, avecune infinie bonté. Il a essuyé mes larmes, m’a relevée, puis est allé au tombeau. J’ai pensé qu’il voulait se recueillir. Après avoir prié, il a demandé qu’on roule la pierre : habituées à son originalité, nous avons accepté. Là, d’une voix forte, il a crié : « Lazare, sors ! »
Stupéfaction !
Avant même de pouvoir réagir à cette injonction grotesque, cruelle, j’ai entendu du mouvement dans le tombeau. Avec Marthe, nous nous sommes rapprochées et nous avons vu l’inimaginable : notre frère était debout, encore enveloppé de ses linges mortuaires. Je crois que mon esprit s’est bloqué. Tout le monde était stupéfait.
Rêve ou réalité ?
Je n’arrêtais pas de toucher mon frère, pour être sûre qu’il était vraiment là, que le cauchemar était terminé. Jésus a disparu assez vite. Petit à petit, les visiteurs venus pour les obsèques sont repartis. Je crois que certains étaient jaloux du pouvoir de Jésus et lui voulaient du mal.
Pour moi, la joie ne s’arrêtait pas. Chaque matin, je me précipitais dans la chambre de mon frère : c’était bien vrai, il était là, bien vivant !
Quelques jours plus tard
Jésus est revenu chez nous. Marthe a organisé un repas en son honneur. Moi, j’ai pris tous mes bijoux, mes biens les plus précieux, et je suis allée les vendre pour acheter un parfum précieux qui coûtait une petite fortune.
À la fin du repas, je prends le flacon et le renverse entièrement sur les pieds de Jésus. L’odeur puissante et épicée remplit toute la maison. Mes larmes de reconnaissance coulent sur ses pieds, et se mélangent à l’huile parfumée. Avec mes vêtements, mes cheveux, j’essuie ses pieds.
Comment lui dire suffisamment merci ?
Aujourd’hui
Au-delà du miracle, j’ai compris que Jésus était lui-même la Vie. Désormais je vis pour lui.