Il est arrivé alors qu’on allait repartir en se jetant tout essoufflé devant Jésus, mi debout, mi agenouillé : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » Aaaah, cette question : que faire pour être certain d’être approuvé par Dieu ? La Bible répond-elle clairement ?
Jésus à contrepied
Nous nous demandions tous ce que Jésus allait bien pouvoir répondre. Comme souvent, il a commencé par poser lui-même une autre question : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Dieu seul est bon ! » Il est comme ça, Jésus : seul Dieu compte pour lui. Peu importent la flatterie ou les critiques, seul le regard de Dieu compte, et il ne supporte pas qu’on l’oublie.
Mais je voyais que le jeune homme attendait quelque chose. Jésus s’est alors adouci et a continué : « Tu connais les commandements… » L’autre avait l’air déçu. Il répond, un peu sur la défensive : « Mais oui, c’est bien eux que je respecte depuis toujours ! Je n’ai ni tué ni volé, je ne trompe pas, je ne mens pas, je prends soin de mes vieux parents… Mais comment être certain que cela suffit pour être en règle avec Dieu ? »
Richesse et amour
À ce moment-là, Jésus le relève, lui sourit et lui tend la main : « Vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, puis viens et suis-moi. » L’autre fronce les sourcils et nous regarde d’un air interloqué. Mais je vois que petit à petit l’idée commence à faire son chemin en lui car son visage s’assombrit et finit par se fermer. Il regarde la main de Jésus, cette main vide de biens et pleine d’amour… Il détourne finalement la tête et part, lentement, accablé de tristesse. Jésus aussi est ému lorsqu’il le regarde s’éloigner.
Une fois le jeune homme parti, Jésus s’exclame :
— Qu’il est difficile pour un riche d’entrer dans le royaume de Dieu !
— Maître, pourquoi lui as-tu demandé de vendre tous ses biens ? Ce n’est pas dans la Loi de Dieu !
— C’est vrai, répond Jésus. Ce n’est pas dans la Loi. Mais ne dit-elle pas : « Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de toute ta force, de toute ta pensée » ? N’ajoute-t-elle pas « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » ?
La lettre et l’esprit
Je comprends alors ce que Jésus veut dire : ces deux commandements exigent d’abandonner tout ce qui est susceptible de faire obstacle à notre amour pour Dieu ou pour notre prochain.
La vraie question n’est donc pas ce qu’il faut faire, ou ne pas faire, pour être agréable à Dieu, mais plutôt : quelle place je donne à Dieu et à mon prochain dans ma vie.
Je réalise alors que l’argent peut m’empêcher de leur donner la vraie place. Obéir à la lettre des commandements ne suffit pas. Il faut les comprendre de l’intérieur et y entendre la voix de Dieu qui nous appelle à une relation vraie avec lui. C’est elle qui donne la vie.