Jésus est mort. Il n’y a plus rien à faire pour nous à Jérusalem. Tout le monde est à cran : ceux qui l’ont fait tuer nous persécutent…
Nous avons perdu espoir
Jésus avait fait tant de miracles et avait su nous donner foi en Dieu et en l’avenir. Le voilà qui est mort et enterré. Il sera bientôt oublié. Nous avons été naïfs de croire que tout allait changer avec lui. Il nous faut faire le deuil et passer à autre chose. Cléopas et moi voulons changer d’air. Nous décidons d’aller à Emmaüs. Ni trop près, ni trop loin de Jérusalem. Sur le chemin, évidemment, nous ressassons les événements passés, notre déception, nos attentes déçues…
Ce serait trop beau
Il paraît pourtant que Marie et d’autres femmes sont allées au tombeau et qu’un ange leur a dit que Jésus était vivant… Pierre et Jean ont couru pour vérifier : le tombeau était bien vide, il ne restait que des linges. Bien sûr, quand on parle de Jésus, tout est possible : il a fait tant de miracles ! Mais bon, de là à se relever de la mort… De toute manière, personne ne l’a vraiment vu. C’est trop beau pour être vrai, trop difficile à croire surtout. Mieux vaut tirer un trait – Jésus est mort, ce n’était donc pas lui le Sauveur que nous attendions.
Un homme étonnant
Voilà qu’un homme nous rejoint et commence à marcher avec nous. Il nous regarde et finit par demander pourquoi nous avons l’air si triste. Quand nous avons fini de lui expliquer ce qui nous arrive, il s’énerve après nous, sans raison. Il nous dit : « Comment ? Vous n’avez toujours pas compris ? Jésus devait mourir, pour apporter le salut ! » Et il commence à citer les prophéties de la Bible, la Torah, les Psaumes… Tous ces textes que nous connaissons bien, mais que nous acceptons mal car ils présentent un sauveur humilié, blessé et sacrifié plutôt que le héros que nous souhaitions. Son discours nous rappelle toutefois ce que Jésus nous avait dit : « Il faut que le grain meure pour que la plante porte du fruit (2). »
Révélation !
Nous arrivons à l’auberge. L’homme fait mine de continuer, mais nous lui demandons de rester car la nuit tombe et surtout, ce qu’il nous dit nous intéresse beaucoup. Le repas arrive : l’homme se lève, rompt le pain, remercie Dieu… Mais ! Mais ! Mais c’est Jésus ! Ces mains, ce sont les siennes ! Cette voix, ce regard, cette sagesse… C’est bien lui ! Comment se fait-il que nous ne l’ayons pas reconnu ? Tout à notre joie, nous nous prenons dans les bras. Jésus est donc vivant ! C’était donc vrai ! Ce ne sont pas les pouvoirs politiques qui nous oppriment qu’il a vaincus, mais la mort elle-même. Nous n’en revenons pas.
La joie après les pleurs
Nous nous retournons vers lui, mais il a disparu… Est-ce grave ? Non, puisque nous savons désormais qu’il est vivant. Tout est possible désormais ! Aussitôt, nous repartons à Jérusalem retrouver les autres disciples. Eux aussi sont euphoriques, car eux aussi ont vu Jésus vivant. Ce n’était donc pas une illusion. Avec lui, désormais, nous pouvons vivre vraiment.