La première fois, il y a 40, 50 ou 60 ans, j’ai goûté :
du steak de requin, en Californie, du sirop d’érable brûlant versé en sucre d’orge sur la neige, au Québec, de la sauce aigre-douce, à Hong Kong, du kobe beef, bœuf extra fondant, au Japon, des algues marinées au p’tit déj, en Corée, des mouches grillées au Yucatan, Mexique, des dattes Medjool, énormes et fondantes, à Jéricho, Palestine, du cœur de palmier taillé à la machette, en Côte d’Ivoire, de l’ananas saupoudré de poivre, à Ceylan, un breakfast de délicieux fruits tropicaux, en Jamaïque, de la galette craquante du sable de la tempête, dans le Hoggar, Algérie, des lentilles blondes distribuées aux pèlerins du Temple d’or, haut lieu du sikhisme, à Amritsar, Inde, et dans le même repas, un assortiment de chair d’animaux volant, nageant, sautant, courant, en Chine.
J’ai enfilé, en soirée festive, trois cocktails aux noms doucereusement exotiques, en Floride, avec effet gueule de bois assurée le lendemain.
J’ai fait kampé, au nouvel an chinois. Un convive lève son verre et tous boivent en même temps, à autant de reprises que d’envies de convives.
Je me suis vu refuser l’entrée du restaurant de serpents, à Taïwan, car réservé aux hommes !
La ronde des saveurs culinaires accompagne la ronde des rencontres.
Partout, à table ou en levant son verre, se tisse la convivialité qui met du liant entre les êtres humains.