« Pendant ma carrière à l’hôpital, j’ai d’abord pratiqué le bénévolat pour visiter aussi les malades. Puis, pendant cinq ans, j’ai été assistante bénévole d’un aumônier de prison, dans une maison d’arrêt pour femmes. Je suis finalement devenue aumônier. Cela coïncidait avec mon départ à la retraite. »
Rôle de l’aumônier de prison
« L‘aumônier est un écoutant qui accueille le récit du détenu qui exprime sa souffrance. Aussi, il écoute longtemps avant de parler et oser donner une parole, un témoignage, un encouragement. Cette mission demande la délicatesse de savoir quand se taire et quand parler.
Le culte en commun et les visites en cellule sont un temps d’apaisement pour les détenues. »
Qualification spéciale ?
« “Dieu prend des ouvriers non qualifiés qu’il qualifie lui-même”. J’aime cette déclaration car je la vérifie au quotidien. J’apprécie de voir la joie des personnes du seul fait d’être visitées, écoutées et non jugées. »
Poids du témoignage personnel
« Une fois, une femme était si alourdie par la tristesse que j’ai préféré me contenter de témoigner comment j’avais eu, moi aussi, un fardeau très lourd que j’avais déposé aux pieds du Seigneur.
Peu de temps après, elle m’a confié qu’elle avait fait de même et que, quand sa fille est venue la voir, celle-ci a constaté le changement chez sa mère. Ma joie était ainsi doublement partagée ! »
Préparer la sortie ?
« Aider quelqu’un à faire la relecture de sa vie lui donne un nouveau sens. Cela lui permet parfois d’envisager un avenir à la sortie. Ainsi, une jeune fille qui avait entendu parler de la Bible par sa grand-mère est venue finalement en demander une. Son souhait, quand elle sortira, est d’aller témoigner dans les écoles pour avertir les jeunes du danger de la drogue !
C’est moi qui reçois plus que je ne donne car je m’émerveille de voir des blessures pansées, des vies transformées et parfois tournées vers l’avenir. »