« Cette vie que tu veux utiliser à ta guise, elle va s’arrêter ici ».
Ces mots ont résonné en moi il y a bien des années ; pourtant, je m’en souviens, c’est comme si c’était hier.
En ce temps là, j’étais employé dans les mines de charbon à plusieurs centaines de mètres sous terre. Un métier à risques où le danger est présent partout. Mon rôle se bornait à remplir des chariots. Dans un environnement de bruit assourdissant et de poussière suffocante, j’actionnais la porte d’une trémie (une sorte d’entonnoir) et remplissais les « berlines » qui se présentaient de façon régulière pour former un convoi. C’est alors que l’incident tant redouté est survenu : le couloir en amont de l’entonnoir s’est obstrué et l’écoulement du charbon a été stoppé.
Face à la mort
Alors que je tentais de débloquer la situation, la masse de charbon s’est tout à coup mise en mouvement et m’a m’entraîné dans cette avalanche. Chahuté, j’ai perdu ma lampe d’éclairage et mon casque de protection. J’ai glissé sur la pente pour finir plaqué contre la paroi inférieure, incapable de faire le moindre mouvement.
Coincée contre les armatures, ma tête allait exploser. Je pensais : « Je vais être écrasé ! ».
C’est à ce moment qu’est montée en moi, comment dire ? Cette pensée ? - c’était bien plus qu’une pensée ! …C’était comme si quelqu’un me disait : « Ta vie va s’arrêter ici ».
Retour en arrière
Comme tant d’autres jeunes, j’avais voulu jusque-là jouir de la vie, jouer, sortir, m’amuser. À cet instant précis, tout bouillonnait dans mon esprit. C’était comme si je vivais un film.
C’est alors que je me suis rappelé l’expérience que mes parents avaient vécue quelques mois auparavant. Chose incroyable, mon père, silicosé et sans espoir de guérison, avait été rétabli miraculeusement lors d’un séminaire public où l’on priait pour les malades. La tumeur aux poumons avait disparu et il avait même pu reprendre son travail.
Jusque-là, j’avais accompagné mes parents à certaines de ces conférences, mais c’était plus par respect filial que par intérêt personnel. J’avais bien écouté les discours, mais sans y attacher d’importance particulière. J’avais bien entendu qu’il était urgent de placer notre vie sous la protection de Dieu mais cela n’avait pas eu d’effet sur moi.
Prière au fond de la mine
Mais là, à ce moment précis, dans le tourbillon de mes pensées, je me suis surpris à dire (la bouche fermée) « Seigneur, je décide de remettre ma vie entre tes mains ».
À cet instant, des contremaîtres qui visitaient certains chantiers sont passés fortuitement juste là où je me trouvais. Ils m’ont arraché de l’enchevêtrement dans lequel j’étais emprisonné. J’étais sauvé !