La phrase m’a plu quand je l’ai entendue pour la première fois. Je l’ai donc répétée, le plus souvent d’ailleurs avec un petit sourire aux lèvres. J’ai appris plus tard qu’on la devait à Nietzsche.
J’ignore quel sens il lui avait donné lui-même, mais j’ai compris que, quand on arrive à surmonter une épreuve qui aurait pu nous abattre, on en ressort plus fort qu’auparavant. Dans ces cas-là, l’épreuve a un caractère bénéfique.
Malheureusement, il y a des drames dans la vie qui blessent durablement. La personne va « vivre avec » comme on dit, mais sans jamais l’oublier ni s’en remettre. Un peu comme si elle avait commencé à mourir à petit feu.
Peut-on se vanter de toujours être capable de rebondir après l’épreuve ? Ce serait à mon avis bien imprudent car personne ne sait de quoi demain sera fait. Si j’ai trouvé jusqu’ici la force pour réagir positivement, tant mieux ! Mais je serais bien présomptueux de prétendre que j’en serai toujours capable. Est-ce que je maîtrise ma respiration, les battements de mon cœur ou un seul des milliards de neurones de mon cerveau ?
On trouve dans la Bible des paroles qui pourraient sembler contradictoires.
Parfois, elle nous dit : « Sois fort » ou encore « Fortifie-toi ». Ailleurs, c’est Dieu qui promet : « Je te fortifie, je viens à ton secours ».
Le secret consiste sans doute à entendre l’invitation et la promesse en même temps. Nous avons en effet toujours besoin de l’une et de l’autre. Dieu n’est pas une béquille mais nous ne sommes pas non plus tout-puissants.
Georges Mary