Un peu partout en ces jours qui précèdent Noël, des cuivres résonnent dans la rue, mêlant ainsi leur musique mélodieuse à la sono des magasins.
Un beau décor pour Noël ?
On les reconnaît facilement : les musiciens sont sanglés dans un uniforme portant un double « S » (Sauvé pour Servir) sur le revers. À côté d’eux, une marmite que les passants pourront faire tinter grâce aux pièces de monnaie qu’ils y mettront. Tout ira pour l’entraide. Vous les avez reconnus : ce sont les soldats de l’Armée du Salut.
Des actions
Si cette armée se fait davantage remarquer en décembre, son action se poursuit toute l’année : lutte contre les exclusions, hébergement et réinsertion, secours alimentaire, accueil d’urgence, actions sociales en prison, aide aux familles, mais aussi aux enfants, adolescents, femmes en difficultés, attention aux personnes âgées, soins préventifs et post-hospitaliers, accompagnement des personnes handicapées...
Peu de situations échappent en fait à cette belle troupe de 2,5 millions de membres, présente dans 127 pays. Elle gère à elle seule 75 hôpitaux et maternités, 292 dispensaires, 64 instituts pour aveugles, sourds et muets, handicapés moteurs, 30 maisons de convalescence, 2.300 établissements scolaires de la maternelle à l’université et bien sûr 6.500 centres sociaux à travers le monde.
Un message
Ce que tout le monde ne sait pas toujours, c’est que le fondateur de cette Armée, William Booth ne voulait rien faire d’autre que de vivre l’Évangile lorsqu’il a commencé à donner la soupe et le savon aux habitants des bas-fonds de Londres à qui il annonçait l’Évangile. Et aujourd’hui encore, même si l’Armée du Salut en France est composée de deux entités juridiques distinctes (la Fondation et la Congrégation) elle entend bien rester témoin fidèle du message de l’amour de Dieu pour tous les hommes.
Du chant aux cuivres
Dès son origine, le mouvement s’est appuyé sur le chant pour porter son message. Très vite les salutistes, c’est ainsi qu’on les appelle, se sont fait remarquer grâce à leurs musiciens talentueux.
Arielle Mangeard est responsable d’un ensemble type brass band de 35 personnes appelé « Musique Territoriale ». Elle témoigne : « Si au début la fanfare servait à faire du bruit et attirer les gens, de nos jours c’est une musique de qualité qui accompagne le partage de l’Évangile. J’aime la musique depuis l’enfance et ça fait 30 ans que je dirige la musique de l’ADS. Lors des concerts, j’invite des amis chrétiens ou pas, ce qui me permet de leur parler de ma foi. Quant aux marmites accompagnées des mélodies jouées dans la rue, elles facilitent les contacts. J’ai tellement reçu qu’il est impossible de ne pas le partager ».
Des cuivres solidaires
L’ensemble produit des concerts de tout style et en toute saison, dans des lieux aussi divers qu’églises, oratoires, pénitenciers, kiosques de jardins... Arielle précise : « On ne joue pas le même répertoire, dans une maison de retraite ou une prison. Avec les détenus, ce sera plus le style jazz et rock, tendance Sister Act ou chapeau mexicain. Quelle que soit la musique, elle fait du bien à l’âme et favorise les discussions à la suite. »
Ce 24 décembre, cette chef d’orchestre réveillonnera avec ses enfants... et les SDF de Paris.