Esther avait 17 ans lorsqu’elle a été kidnappée en 2015 par des membres de la secte islamiste Boko Haram qui sévit dans le nord du Nigéria. Violée à plusieurs reprises par plusieurs hommes parce qu’elle refusait de renier sa foi chrétienne, elle a accouché d’une petite fille qu’elle a appelée Rebecca.
Un sentiment d’abandon
Esther a énormément souffert, elle explique : « Chaque jour qui passait, je me détestais de plus en plus. J’avais l’impression d’être délaissée par Dieu. J’étais parfois très en colère contre lui mais dans mon for intérieur, je ne pouvais le renier. Je gardais confiance dans la promesse qu’il ne m’abandonnerait pas et ne me délaisserait jamais. »
En novembre 2016, l’armée nigériane l’a libérée. Arrivée au village, Esther a enduré les moqueries et la méchanceté des habitants. À leurs yeux, elle était « une femme Boko ». Le plus douloureux pour cette jeune maman était d’entendre des gens appeler sa fille « Boko » et non Rebecca.
La paix retrouvée
Quelque temps plus tard, Esther a pu participer à un séminaire post-traumatique.
Elle se souvient de ces instants où elle a cloué sur une croix en bois, un papier sur lequel étaient écrites ses plus profondes blessures. Et comment elle a été instantanément libérée d’un grand fardeau en voyant ce même papier être consumé par les flammes. Elle précise : « Les gens ont vu un changement dans ma vie, certains d’entre eux m’ont demandé quel était mon secret. Je leur ai répondu que j’ai pardonné mes ennemis et maintenant je place ma confiance en Dieu qui donnera vengeance en son temps. »