En classe de quatrième, il nous avait été demandé de décrire notre « thébaïde », c’est-à-dire notre lieu isolé pour rêver ou méditer. Je me souviens…
Se réfugier, rêver, s’évader…
S’impose alors à moi la vue du figuier, au fond du jardin. C’est là que je me réfugie pour lire ou parfois partager le goûter avec une camarade. Accéder à la branche coudée du figuier, la plus accueillante, requiert une série d’acrobaties qui prend appui sur la cabane à tourterelles. De mon promontoire j’observe l’ensemble des jardins donnant sur l’arrière de la rue, essentiellement des potagers. Que d’heures passées à lire ! Autant en rêveries d’adolescente. J’étais la seule à m’approprier le jardin de la sorte. Une façon de m’extraire de l’usage ordinaire du jardin, fait pour nourrir ou décorer grâce à ses fruits, ses légumes ou ses fleurs. Une façon aussi d’être terrienne tout en m’élevant pour avoir une vision plus globale de la nature.
Pendant ma vie active, c’est dans le fauteuil de mon bureau ou dans celui du séjour familial que j’ai pu, dans des instants de solitude, goûter à cette source de paix intérieure. Souvent au moment du soleil couchant ou par nuit de lune. Toujours avec vue sur le parc qui m’entourait.
La tradition des jardins japonais
Un voyage récent au Japon m’a amenée dans les admirables jardins zen à Kyoto. Toutefois,…
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