Je me souviens du jardin de mon enfance. C'était en Belgique : un grand jardin avec ses carottes, ses petits pois, ses haricots, ses bettes, ses salades, ses fraises... et bien sûr ses pommes de terre. À elles seules, elles ont occupé un temps plus de la moitié du terrain. Je me souviens aussi des misères que j'ai faites aux pauvres vers de terre. Je me rappelle également du jour où mon frère et moi avons pris les échalotes pour des mauvaises herbes. C'était si agréable de les lancer le plus loin possible comme des fusées ! Nous avons été moins fiers le soir lorsque nous avons dû partir à leur recherche au-delà le mur de clôture...
Le premier logement que j'ai habité avec mon épouse était petit mais il avait un immense avantage : c'était une maison avec son jardin. J'y ai passé de très bons moments. J'ai appris à cultiver mes premières tomates ; j'ai bénéficié aussi des conseils de notre voisine.
Cette époque est maintenant bien loin. Cela fait plus de trente ans que nous vivons en appartement, sans même un petit balcon. Comme c'est triste d'être ainsi coupé de la nature !
Je me suis fait une raison. D'ailleurs, aurais-je le temps de m'occuper d'un jardin aujourd'hui ?
C'est vrai, je ne peux plus jardiner, mais j'ai compris que je suis moi-même comme un jardin.
Jésus n'a-t-il pas comparé ses auditeurs à la terre d'un champ qui a besoin d'être travaillée pour faire fructifier la semence qui lui est confiée ? Quant à l'apôtre Paul, il a parlé du fruit que l'Esprit de Dieu veut produire en nous : amour, joie, paix, patience ...
Le grand jardinier a encore du travail avec moi !
Georges Mary