Sous l’influence des religions orientales, la mode est à la divinisation de la nature. Elle formerait un grand tout avec le créateur lui-même.
Elle n’est pas divine
Cependant, dès les premiers mots de la Bible : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre », on voit bien qu’il y a le créateur d’un côté et le créé de l’autre.
Pour les écrivains bibliques, la nature est l’œuvre de Dieu, elle révèle quelque chose de lui. Malheureusement, de plus en plus d’hommes et de femmes vivent coupés d’elle, hors-sol et même hors-ciel. Dans nos agglomérations inondées de luminaires, qui prend encore le temps de lever les yeux vers la lune ? Quant aux étoiles, elles sont éteintes par l’éclairage public.
Elle n’est plus le paradis terrestre
La nature est violente, en partie hostile et, sans un entraînement poussé, il y a peu d’êtres humains capables d’y survivre seuls quelques jours sans aucun moyen technique. Et pourtant, elle nous fait tellement de bien ! La preuve en est que beaucoup ont une résidence secondaire à la campagne alors que rarissimes sont les campagnards qui ont une résidence secondaire en ville…
La nature m’a aidé
Dans une période difficile de ma vie, j’habitais une maison isolée en pleine campagne : les champs et la forêt étaient mes seuls voisins. Encore aujourd’hui, on me demande souvent : « Mais comment as-tu fait pour tenir le coup dans une pareille solitude ? » Et ma réponse est invariable : « C’est la pureté grandiose de cette nature qui m’a apaisé et soutenu. »
L’horloge qui révèle l’Artiste
Le rythme des saisons, la paix de cette campagne, mais aussi ses superbes colères – orages, grêle, tempêtes de neige –, la majesté de la forêt, des biches ou des oiseaux migrateurs aperçus derrière ma maison, la lune calme devenue si familière, le spectacle inégalable des étoiles dans un ciel si pur que la Voie lactée était parfaitement discernable, la comète de Hale-Bopp que j’ai pu observer pendant des mois, et même des éclipses partielles de soleil… tout cela me reliait au créateur. D’ailleurs, observer les spectacles de la nature en ayant quelqu’un à remercier, c’est un privilège. On ne se sent pas seul. Et l’Être qui trône au-dessus de toute cette magnificence n’est pas seulement le grand Horloger, il est le grand Artiste !
Mieux encore
Et aussi le grand Amour. Ça, c’est relativement subjectif. Sauf que, au sortir de cette période difficile, il me le prouvera. Quand la création fut achevée, Dieu avait dit à Adam et Ève : « Voici, je vous donne… » (Genèse 1.29) C’est exactement ce que j’ai ressenti et reçu avec reconnaissance.
J’ajoute que, dans la nature, il y a les humains, et parmi les humains, les amis qui ne m’ont pas manqué. Savoir s’isoler dans la nature n’implique pas le rejet des relations humaines. Mais ce qu’il faut sans doute retenir, c’est que le tintamarre des copains en surnombre, l’étourdissement des relations superficielles et superflues est une façon de se fuir soi-même et de fuir le créateur.
Le contact de la nature, dans le silence et le temps long, pousse à la recherche de la vérité et de la beauté. Il est totalement bienfaisant.