Dieu en Iran

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Dieu en Iran

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Je suis née dans une famille chrétienne assyrienne à Téhéran. À 13 ans, je me suis convertie à l’islam en espérant pouvoir enfin entendre la voix de Dieu. Après bien des années, je suis retournée à l’église car je n’avais pas non plus rencontré Dieu dans l’islam. Je me sentais dans une impasse. Ce jour-là, Dieu m’a parlé.

Que s’est-il passé ce jour-là ?

C’était le dimanche de Pentecôte. Mon père prêchait sur la parole de Jésus « Que celui qui a des oreilles entende ». J’avais envie de dire « S’il y avait un Dieu, il y aurait longtemps qu’il m’aurait parlé ». C’est à ce moment-là que j’ai senti quelqu’un me toucher et fermer ma bouche, comme pour m’empêcher de maudire Dieu. Je me suis retournée pour voir mais il n’y avait personne.

Depuis ce jour, j’ai vécu d’autres manifestations incroyables qui ont été des signes de la présence de Dieu. Cela m’a aidée à lui faire confiance.

Pourquoi avez-vous quitté l’Iran ?

À un moment, on m’a emprisonnée et on m’a forcée à donner des informations, à signer des accusations criminelles contre mon père et d’autres pasteurs. On me faisait du chantage sur ma famille. Dès que j’en ai eu la possibilité, j’ai choisi l’exil plutôt que cette situation.

Il faut savoir que l’église de mon père a été fermée par les autorités après 40 années d’existence et que lui-même a été incarcéré plusieurs mois et qu’il est sous étroite surveillance. Au moindre faux pas, il peut être une nouvelle fois arrêté.

Comment expliquez-vous ces emprisonnements ?

Les difficultés sont venues lorsque nous avons ouvert notre Église aux musulmans et que Dieu a fait des miracles incroyables en réponse à la prière. Cela a permis à notre Église de grandir énormément.

Pouvez-vous nous raconter quelques-uns de ces miracles ?

En voici trois parmi bien d’autres.

Le premier membre musulman de l’Église

Un homme avait un fils de sept ans atteint d’une tumeur au cerveau qui avait pris des proportions incroyables. Alors qu’il était à l’hôpital avec son fils, ce père a eu la vision d’un homme lumineux qui lui disait d’aller à l’église. Il s’y est donc rendu. Alors nous avons prié pour lui et pour son fils. C’était la première fois que nous priions ainsi pour la guérison. Le lendemain, cet homme est revenu avec tout un minibus rempli des membres de sa famille. À l’hôpital, le scanner avait montré qu’il n’y avait plus aucune trace de tumeur.

En un jour, notre Église est passée de 5 membres à 30. Un an et demi après, nous étions 5.000.

Jésus ! Aide-moi !

Une mère avait mis sa bouilloire à chauffer sur le feu. Sa fille de trois ans qui passait l’a renversée sur elle. L’eau a brûlé son visage. Sa mère, qui était pourtant musulmane, a poussé un cri : « Jésus ! Aide-moi ! »

Durant la nuit, alors qu’elle était à l’hôpital auprès de sa fille, elle a vu un homme vêtu d’une robe blanche venir dans la chambre où elle se trouvait. Elle supposait qu’il s’agissait d’un docteur.

— Êtes-vous le docteur en chef ?

— Non, je suis l’homme que tu as appelé. Tu as dit : «Jésus, aide-moi», je suis là et je t’aide.

Il a enlevé les bandeaux qui recouvraient le visage de la fillette et a quitté la chambre.

Le lendemain, le docteur est venu et a enlevé les bandages de la petite fille. Stupéfaction :  elle avait la peau nette, le visage d’une poupée. Elle était guérie.

 

L’homme tombé du troisième étage

Un homme était tombé du troisième étage, brisant ainsi tous ses os. Tous pensaient qu’il allait mourir. Les parents du blessé ont appelé ses frères pour qu’ils viennent lui dire adieu. À une heure du matin, ses frères, qui étaient chrétiens, ont appelé leur groupe de maison : « Notre frère est mourant, il a besoin de prières ». Ils sont venus.

À trois heures du matin, l’un d’eux a eu une vision dans laquelle il voyait Jésus visiter le frère dans sa chambre d’hôpital et replacer chacun de ses os. Dans sa vision, il pouvait même entendre le craquement des os qui étaient remis à leur place. Après cette vision, le groupe de maison a cessé de prier pour louer Dieu. Le lendemain, les frères du mourant sont allés le voir... il était complètement guéri.

Avez-vous une idée du nombre de conversions à l’Évangile en Iran et comment expliquez-vous cela ?

Selon des statistiques iraniennes datant de 2011, 5.000 personnes se tournent chaque mois vers l’Évangile dans le pays. En Iran comme ailleurs dans le Moyen-Orient, Jésus-Christ se manifeste lui-même en vision aux personnes sous la forme d’un homme habillé en blanc. Là où les gens ne sont pas libres de parler ou de témoigner de l’Évangile, Jésus-Christ fait le travail lui-même. C’est lui qui évangélise et change la vie des gens par des guérisons, des visions, des rêves. En Iran, des rencontres avec le Christ lui-même sont des expériences ou des événements communs.

Quelle est votre attitude par rapport à ceux qui persécutent les chrétiens ?

Un jour, un tortionnaire m’a dit : « Crois-tu que c’est facile pour moi ? Je suis musulman, je prie Allah à 5 heures, puis je torture les gens. J’entends leurs cris et je rentre chez moi ».

Le Seigneur m’a montré qu’il fallait que je prie pour eux car ce sont eux qui sont vraiment en prison. Oui, je prie pour eux car ils ne connaissent pas la lumière du Christ.

QUI SONT LES CHRÉTIENS EN IRAN ?

 Les chrétiens d’Iran viennent d’arrière-plans variés.

Certains sont issus des minorités chrétiennes historiques (notamment arméniennes et assyriennes) qui fréquentent des Églises officiellement reconnues. L’État les laisse relativement tranquilles, tant qu’ils vivent leur foi entre eux et dans leur langue. Leur nombre est en déclin. On les estime à environ 80.000.

D’autres sont d’arrière-plan musulman. Ils font partie de communautés protestantes non traditionnelles telles que les évangéliques ou les pentecôtistes. Ce sont surtout eux qui sont persécutés. Ils sont environ 370.000, mais augmentent de façon exponentielle.

Il y a aussi des chrétiens étrangers. Les Églises de maison et les chrétiens évangéliques ont été officiellement qualifiés de menace pour la sécurité nationale. Les fermetures d’églises se sont multipliées. Les Églises de maison sont surveillées, les descentes de la police secrète et les arrestations de leaders ou de membres de ces congrégations sont toujours à redouter. Les interrogatoires sont violents.

Auteurs
Prisca WILES

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