Jésus vient de nourrir miraculeusement 5.000 personnes. Il nous demande maintenant de partir car il veut rester seul pour prier. Nous allons donc devoir traverser le lac sans lui. Comment nous rejoindra-t-il ? Nous n’osons pas insister, nous prenons le bateau.
Panique à bord
Mais le vent se lève et les vagues commencent sérieusement à menacer de nous renverser. Dans la nuit noire à peine éclairée par la lune, nous nous démenons tant bien que mal pour tenter de rester à flot.
C’est alors qu’André m’appelle : « Viens voir, Pierre ! J’ai vu une forme entre les vagues… Est-ce que j’ai la berlue ? » Oui, on dirait un fantôme ! Un mauvais présage ! La panique nous envahit, mais nous entendons : « N’ayez pas peur ! Courage, c’est moi, Jésus ! »
Foi ou folie ?
Je veux être sûr que c’est bien lui. Je l’interpelle : « Si c’est vraiment toi, maître, alors dis-moi de venir à toi en marchant sur l’eau ! » Il m’ordonne : « Viens ! » Alors, m’appuyant sur le bras d’André – car le bateautangue toujours – je sors un pied, qui se retrouve trempé du premier coup. Je n’ose pas… Quelle folie j’ai eue de vouloir marcher sur l’eau ! Mais Jésus pose son regard sur moi et m’invite. Je prends alors une grande respiration et essaye de faire taire mes peurs. Je sors mon deuxième pied du bateau… Quelle surprise ! J’enfonce bien de quelques centimètres, mais je tiens !
Mes premiers pas sur l’eau
Incapable de vraiment saisir ce qui se passe, je commence à marcher les yeux fixés sur mes pieds. Puis, je lève la tête et je vois les vagues qui se déchaînent. Toute la folie de ce que je suis en train de vivre me submerge alors et je perds mes moyens. Je sens mes pieds s’enfoncer dans l’eau. Paniqué, je regarde à Jésus et crie : « Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt, Jésus est à mes côtés, la main tendue. Je la saisis et je m’appuie sur lui. Mon cœur bat encore la chamade. Jésus me demande alors avec tristesse : « Ne me fais-tu pas confiance ? »
Je comprends pourquoi j’ai douté
En fait, l’apparition de Jésus n’a pas changé les problèmes qui m’entouraient… Il est venu comme une assurance, une promesse, au milieu de cette tempête, mais la tempête, elle, continuait. Et je me suis laissé impressionner. Pourtant, je sais aussi qu’avec Jésus, tout est possible… Même l’impensable !
Jésus me porte, tout tremblant, jusqu’au bateau. Nous montons à bord. Aussitôt, le vent s’arrête. Mes collègues ont tout vu. Ils se prosternent devant Jésus saisis d’admiration et de crainte : « Oui, vraiment, tu es le Fils de Dieu ! » Je n’en pense pas moins qu’eux : qui d’autre que lui pourrait apaiser nos tempêtes ?