De récentes découvertes scientifiques remettent en question ce que l’on pensait impossible : les arbres communiquent par un vaste réseau, sorte d’Intranet des plantes. Ils peuvent garder des évènements en mémoire, changer leur position en fonction de la gravité ou du vent, faire preuve d’entraide…
Certains évoquent même une intelligence, une conscience.
Au-delà du débat qui risque d’occuper les hommes un certain temps, il me paraît extrêmement intéressant de porter sur eux un nouveau regard.
Récemment, je me suis mise à lever les yeux plus souvent qu’à l’accoutumée. Empruntant les chemins à vélo, j’ai été particulièrement interpellée par le port des arbres : leur posture défiant la loi de la gravité est absolument stupéfiante ! J’ai remarqué comment chaque branche réagit différemment au vent.
Par exemple, à la moindre brise, les feuilles du peuplier blanc (en référence à la couleur du dessous de ses feuilles) s’animent activement. Si notre regard s’y attarde un peu, on y voit clairement un faisceau de paillettes argentées illuminant l’arbre. Le cyprès de Provence est, quant à lui, d’une stabilité déconcertante.
Tel un crayon pointé vers le ciel, il semble le toucher. Rien ne peut le déstabiliser si ce n’est un mistral franchement énervé avec des rafales de plus de 80 km/h.
Au-delà de leur mouvement, c’est tout le paysage composé par les arbres qui me parle. Le camaïeu de vert tirant vers le bleu-gris, typique de la Provence, constitue une palette qui m’est familière. C’est d’ailleurs le premier signe du retour à la maison lorsque nous revenons d’un voyage : un relief, des nuances, des senteurs… Les arbres ne sont-ils pas intimement liés à notre vécu ?