Elle n’a pas de secret pour certains, ils en connaissent chaque recoin ; pour d’autres, en revanche, elle se fait oppressante et menaçante.
Selon les textes bibliques, elle a recueilli l’arche de Noé quand les eaux se sont retirées. L’Évangile nous rapporte que Jésus la gravissait pour se mettre à l’écart pour prier.
La montagne m’a personnellement toujours impressionnée et attirée. Je ne suis pas de ces montagnards pure souche pour lesquels l’appel du sommet résonne intérieurement au diapason de leur cœur. Mais la montagne me « parle » : j’aime particulièrement comprendre avec quelles extraordinaires contraintes les massifs montagneux ont pu naître. J’aime aussi y trouver des pans de falaises dégagés de toute végétation pour y admirer les lignes transversales des forces qui l’ont établie. À l’échelle humaine elle paraît inerte ; mais la science nous apprend ses mouvements historiques, son origine depuis le cœur de notre planète où le minéral est fluide et mobile.
Prendre de la hauteur, pas après pas, a toujours été pour moi l’occasion de prendre du recul sur ma propre vie ; un temps de pause nécessaire, comme pour réapprendre à contempler. J’ai eu l’occasion de gravir le pic de Courmettes (1.248 m), au-dessus de notre centre A Rocha au-dessus de Nice. À la mesure du double effort fourni (départ au crépuscule et transpiration), quelle récompense de pouvoir admirer la vue à 360°! Un paysage à couper le souffle. Les premiers rayons du soleil inondant la baie d’Antibes dévoilaient un spectacle époustouflant.
Ce relief constituait un support de choix sur lequel le vivant pouvait clairement et silencieusement s’exprimer… alors qu’en bas, le monde urbanisé semblait fuir pour devenir étonnamment insignifiant.