La crise entraînée par la pandémie de la Covid-19 a profondément perturbé nos sociétés. Les hôpitaux ont été submergés, de nombreuses personnes sont décédées et le pays s’est retrouvé en grande partie paralysé par le confinement décidé par les pouvoirs publics avec les conséquences que l’on sait. La peur s’est installée.
Au-delà des nombreux impacts négatifs
Cette crise a aussi été l’occasion de voir émerger une formidable solidarité au sein de la population. Ses manifestations ont été multiples : soignants qui travaillent jusqu’au bout de leurs forces ; soutiens multiples de la population à ces mêmes soignants (portage de repas, garde d’enfants, dons de toutes natures) ; personnels soignants à la retraite qui reprennent du service (plusieurs en sont morts) ; couturières par milliers fabriquant masques et sur-blouses pour les soignants et la population ; aides aux personnes âgées… sans compter tous les dons en argent.
Un cycle vertueux
Ce qui est frappant, c’est que cette solidarité a jailli spontanément et a eu un effet « boule de neige » très rapide. Quelques individus et associations ont commencé vite relayées par les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille et cela a donné des idées aux autres. Leur exemple a entraîné une bonne partie du reste de la société, notamment des entreprises. Les restaurateurs ont apporté à manger, des fabricants d’alcool ont transformé leurs réserves en gel hydroalcoolique pour le donner. Des usines ont réorienté leur production vers la fabrication de masques et de blouses. L’État, les régions, les mairies… ont proposé sur leurs sites Internet diverses manières d’aider ceux qui en avaient besoin.
Des leçons à retenir
Cette solidarité est venue de la « base ». Les pouvoirs politiques ont embrayé ensuite. La situation de crise a mis la société sous pression et des idées ont émergé, parfois avec une grande créativité, toujours avec générosité, chacun à partir de ses possibilités propres. De multiples petites initiatives locales et spontanées ont apporté une première réponse au moment où le pays était particulièrement démuni, notamment en matériel de protection.
Alors que la France est connue pour son centralisme et la grande verticalité des prises de décisions, il y a de quoi méditer sur tout ce que nous perdons en créativité et en efficacité quand un petit nombre décide en vase plus ou moins clos. Ceci est valable pour toutes les structures qui organisent la vie collective.
Et après ?
Je suis curieux de voir si, après cette crise, nous allons retrouver un fonctionnement social hyper individualiste, polarisé sur l’argent ou si nous allons tirer des leçons de ce que nous avons vécu. Si un monde nouveau doit émerger, il ne se fera pas sans une implication plus grande de vous et moi, aussi limité soit le niveau auquel nous pouvons agir.
Nous avons tous une part de cet avenir dans nos mains…