Pas question bien entendu de s’opposer aux consignes en cette période de crise sanitaire. La priorité est bien de lutter le plus efficacement possible contre la diffusion du Covid-19, source de mort.
Malgré tout, je dois reconnaître que je suis malheureux de ne plus pouvoir voir le visage des gens que je croise. Comment entrer en relation minimale avec quelqu’un quand je distingue à peine qui il est ? Comment lui dire une parole appropriée quand son masque m’empêche de savoir s’il sourit ou s’il est accablé ? N’est-ce pas un peu de notre humanité qui s’en va lorsque nous ne pouvons plus nous regarder vraiment ?
Je ne peux m’empêcher de penser que ce masque est aussi une illustration de celui que nous portons souvent à l’intérieur de nous-mêmes. N’est-ce pas lui qui nous fait parfois dire que tout va bien alors que c’est faux ?
Ce masque invisible est, lui aussi, une protection car l’expérience nous a appris qu’il est parfois dangereux de laisser voir aux autres nos doutes, nos craintes, nos faiblesses, nos fragilités... Ne risquent-ils pas d'en abuser ou les utiliser contre nous ?
Notre société est ainsi faite de gens masqués, à l’extérieur comme à l’intérieur. Tristesse !
Je ne dirai pas que j’ai trouvé la parade, mais je peux témoigner que, chaque jour, j’enlève mon masque intérieur. En effet, chaque fois que je m’approche de Dieu, je sais que je peux tout lui dire car il me connaît mieux que moi-même. C’est même lui qui m’apprend qui je suis. C’est le privilège que je vis dans la prière, ce tête-à-tête avec Dieu. Savoir que Dieu m’accepte tel que je suis me conduit progressivement à faire de même devant les hommes.
Je prie. Et toi ?
Georges Mary