Chêne (campé par un Richard Berry raide dans ses bottes) est l’homme de la situation, surtout quand celle-ci est désespérée : il est le « coach » que tout le monde s’arrache.
À peine quitte-t-il Laure Manaudou qu’il vient de convaincre de décrocher encore une médaille pour l’honneur de la France, qu’il fonce sauver la mise d’un groupe industriel. Sautant hors de son bolide, il fonce sur un plateau TV puis, dans la même foulée, court empêcher une guerre au PSG. Le mal de crâne de fin de journée n’est qu’un léger dommage collatéral pour ce battant.
Parfum de réussite
Pourtant, à quoi sert-il d'être un « coach » envié quand on ne peut se gérer soi-même ? Ce qu’on tolérera d’un « cordonnier mal chaussé », on le fuira chez le coach dont la vie personnelle empeste l’échec. Quelle piètre carte de visite ! Et pour cela, Chêne veut faire taire le doute, masquer la moindre imperfection, se doucher chaque jour avec le parfum de la réussite : beaux habits, belles voitures, belles personnes… Sauf que tout cela a un coût et Chêne est joueur, et un jour, il perd tout. Le voici condamné à passer du véhicule de tête au camion balai. Sans famille, sans argent, sans domicile, sans dignité, surtout.
Changer un dauphin en requin
Marmignon (interprété par Jean-Paul Rouve), lui, a tout du « Grand blond avec une chaussure noire ». Éternel gaffeur, le management de son entreprise ne laisse pas à désirer : il est inexistant. L’échéance d’un énorme contrat pousse sa hiérarchie à vouloir transformer ce « dauphin » du patron en un « requin », mais les méthodes les mieux huilées de Chêne ne viendront pas à bout d’un candide qui, étrangement, semble plaire à la très avenante nouvelle DRH, incarnée par Anne Marivin (« Bienvenue chez les ch’tis »).
(Re)devenir authentique
Mais Marmignon n’est pas le neveu du président comme on le croyait. Tout n’était qu’un horrible malentendu. Le « dauphin » tombé en disgrâce va devoir déployer tous les trésors de sa candeur pour retourner la situation, sauver son entreprise et conquérir sa belle. Il ne reste plus qu’à faire fonctionner le réseau et faire confiance à des talents qu’on n’aurait pas crus présents chez ses collaborateurs apathiques. Comme quoi, même une enclume peut marcher sur l’eau quand elle est authentique et créative !
Marmignon reprendra la main. Il coachera son coach et lui infligera ce qui sera sans doute sa première leçon de simplicité, avec un « happy ending » façon Hollywood. Et le coach, comme tout bon étudiant de la vie, redevient simple stagiaire. Comme quoi, on doit tôt ou tard faire face à ce qu’on est. Donner des conseils sans se les appliquer à soi-même ne mène à rien. L’Évangile ne dit rien d’autre.