On parle beaucoup de liberté d’expression ces derniers temps. À travers des attentats sanglants et des prises de position, nous nous rendons compte qu’elle ne va pas de soi pour tout le monde.
Faut-il rappeler que cette liberté n’a pas toujours existé dans nos pays et qu’elle est loin d’être partagée sur la planète ? À l’instant où vous lisez ces lignes, des gens, notamment des chrétiens, payent très cher le fait de ne pas « penser comme tout le monde ». Sévices, privations, prison, torture et parfois même la mort… sont leur lot.
Nos sociétés ont chèrement acquis la liberté d’expression. Il faut y tenir. Pas question de revenir en arrière.
Pour autant, est-elle la seule valeur à défendre ? En France, la devise républicaine lui associe deux sœurs : l’égalité et la fraternité. La Belgique proclame de son côté « L’union fait la force ». Même si ce ne sont que des mots, ils ont au moins le mérite de nous indiquer un idéal.
Hélas, la liberté d’expression est le plus souvent comprise aujourd’hui comme un droit absolu, complètement déconnecté du devoir d’égalité et de fraternité.
Il est vrai qu’on ne peut pas décréter la fraternité. Des millions de gens sont morts au 20ème siècle sous des régimes qui prétendaient l’imposer.
Mais n’empêche : sans fraternité, la liberté d’expression devient vite un tyran aveugle qui engendre le mépris, le rejet, la haine...
Qui manifestera donc pour la fraternité comme on le fait pour la liberté d’expression ?
Depuis plus de 3.000 ans, la Bible invite qui veut bien l’entendre : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
À défaut d’aimer notre prochain, peut-on au moins suggérer le respect envers tous nos frères et sœurs en humanité ?