Je me souviens d’un Noël passé en Égypte, il y a quelques années. En mission avec des amis, nous avions pu nous immerger au cœur de la vie quotidienne de quelques personnes, les unes coptes, les autres musulmanes.
C’est là que nous nous sommes rendu compte qu'en Égypte, on était musulman un peu par obligation d’État. Comme ce chauffeur de taxi, Mohammed, qui nous expliquait qu’excepté une tolérance pour les chrétiens coptes, tous les habitants étaient systématiquement comptabilisés dès leur naissance comme musulmans, que cela leur plaise ou non. Lui-même ne le vivait pas très bien.
Si la période de Noël est tout à fait spéciale en Occident, elle nous a paru bien tristounette au Caire : aucune décoration, aucun engouement, rien d’apparent dans les rues ou les vitrines, excepté chez les coptes. Ceux-ci y célèbrent la nativité avec envie, comme un retour aux sources dirait-on. Il n’est pas rare de trouver, dans leur maison, des sapins et des crèches fabriquées de bric et de broc, avec quelques loupiotes qui agrémentent l’ensemble.
Alors que certains grincheux crient au scandale dans nos pays lorsqu’ils voient des crèches dans une mairie ou un autre lieu public, ces chrétiens égyptiens témoignent discrètement de leur foi.
Et nous, que ferions-nous, comment réagirions-nous si plus rien de nos valeurs, de notre histoire et de notre culture chrétienne n’était toléré ?
Noël nous invite en tout cas à ne pas taire la Bonne Nouvelle. Elle est pour tous.