Je passe une échographie. L’interne m’annonce qu’il procède à l’examen puis que son « patron » viendra. Il promène consciencieusement la sonde sur mon épaule et me fait exécuter des flexions du bras pour constater mes limitations d’amplitude.
Il revient avec la médecin-chef. Elle remet du gel sur la sonde et explique au jeune le parcours qu’elle commente. J’apprends ainsi que l’échographie est normale et qu’il ne s’agit pas d’une tendinite mais plutôt d’une capsulite ou d’une arthrose, ce qui nécessite une observation par radiographie.
La nuit, quand la douleur me titille, je repense à la séance. Je rends grâce à la présence de l’interne qui m’a valu de profiter des explications dont je n’aurais rien su s’il n’avait pas été là. D’ailleurs, quand j’ai questionné son « patron » sur un détail, j'ai vécu sa réaction face à ma curiosité comme si elle m'avait tapé sur les doigts.
Je comprends Rose, mon amie nonagénaire qui peste régulièrement contre le corps médical qui s’adresse à elle comme à une sénile.
Certains patients ne veulent rien savoir, c’est vrai. Mais quand d’autres veulent comprendre, pourquoi refuser d’éclairer leur compréhension ? Ne sont-ils pas les premiers concernés ?
Quelle fâcheuse tendance du corps médical de s’abstenir d’apporter des précisions en termes simples qui guideraient utilement le malade pour mieux saisir l’origine de sa douleur !