L’Afrique des routes
Musée du quai Branly
JUSQU'AU 12 NOVEMBRE 2017
Après l’exposition Kanak en 2013, c’est cette fois à l’occasion d’une exposition intitulée « L’Afrique des routes » que quelques pièces originales « sortent » des collections du Service Protestant de Mission (Defap) pour être prêtées au musée du quai Branly.
Il s’agit de trois dessins des années 1840, réalisés par François Maeder (1811-1888), artisan-missionnaire au Lesotho (et artiste à ses heures), ainsi que de deux photos du début du XXe siècle illustrant la mission protestante dans ce petit pays d’Afrique australe. L’occasion pour un large public de découvrir le Lesotho, dont l’identité s’est forgée, au cours du XIXe siècle, au creuset d’une rencontre improbable avec les missionnaires de la Société des missions évangéliques de Paris. Un pays largement méconnu sous nos latitudes.
Guide des égarés
Jean d'Ormesson
Coédition Gallimard - Éditions Héloïse d'Ormesson
Jean d’Ormesson, de l’Académie française, a creusé les questions essentielles de la vie tout au long de ses livres. « Qui suis-je ? », « D’où vient le monde ? », « Y a-t-il un Dieu ? », ainsi que tout ce qui touche à la vie, à l’amour, à la création, au bonheur, au malheur…
À 92 ans, il vient d’écrire un opuscule, Guide des égarés, dans lequel il fait une synthèse de tous ces thèmes. Le titre vient d’un livre écrit par Maimonide il y a près de mille ans.
Les égarés, c’est nous. Que savons-nous de l’univers, de notre terre, de notre passé et de notre avenir ? D’une plume élégante et vigoureuse, l’auteur virevolte d’un sujet à l’autre, passant allègrement du mur de Planck à l’amour, de la théorie quantique au problème du mal, de la justice au plaisir, de la vérité à la joie. Il nous émerveille en nous parlant de l’air et de l’eau, et nous découvrons sous un autre jour ces éléments auxquels nous ne prêtions aucune attention. En fait, nous réalisons, non seulement que nous ne savons pas grand-chose de ce monde dans lequel nous vivons, mais aussi que nous passons à côté de ce que nous savons.
Le livre se termine sur la question de Dieu. L’auteur, douteur impénitent, qui nous a entraînés dans ses questionnements tout au long de son livre, nous amène à penser qu’on peut douter de tout, sauf de Dieu. Étrange retournement de situation, où le réel n’est plus là où l’on pensait le trouver. On referme le livre avec le sentiment que nos certitudes sont bien téméraires et bien peu fondées, et que la foi est bien moins déraisonnable qu’on pourrait le penser.
Christian Seytre, Directeur de la Ligue pour la Lecture de la Bible.
Le Mystère des saints Innocents
Charles Péguy, Introduction de Claire Daudin
SALVATOR
Charles Péguy fit paraître l’ouvrage en 1912. Il n’a pas pris une ride et répond toujours aux angoisses de notre temps. Comment être croyant dans un monde où l’on assimile la religion à la soumission et à la violence ? Comment être français dans un pays tenté par le reniement et le repli sur soi ? Comment être père dans une société en panne de dialogue intergénérationnel ? Péguy répond à ces interrogations. À travers le discours de Madame Gervaise, c’est Dieu qui parle. Audace du poète, qui bouscule les certitudes ou les préjugés de son lecteur, en faisant l’éloge de l’espérance et de la miséricorde, de la liberté de l’homme – la plus belle création de Dieu – et du peuple français qui a « la liberté dans le sang ».
Une citation : « Celui qui est dans ma main comme le bâton dans la main du voyageur, celui-là m’est agréable, dit Dieu. »