Si la Terre est composée à 70 % d’eau, elle n’offre que 2.5 % d’eau douce. Seulement 0.7 % de l’eau consommable est accessible en surface. Cette quantité dérisoire à l’échelle planétaire est toutefois suffisante pour satisfaire les besoins des espèces. Mais l’inégalité de sa répartition est cause de guerres et de mouvements migratoires incontrôlables. 11 % de la population mondiale n’a toujours pas accès à l’eau potable
(1).
Des fleuves en danger
Partout sur notre planète, des cours d'eau se révèlent en danger en raison de leur surexploitation, de la pollution galopante et du réchauffement climatique. Dans son livre « La terre a soif », Erik Orsenna nous donne un passionnant récit sur les enjeux mondiaux de l’or bleu. C’est limpide mais effrayant ! Pour l’auteur, l’avenir de l’eau se jouera dans les fleuves et les rivières.
L’auteur n’est pas né de la dernière pluie et connaît bien son affaire. Après avoir écrit « L’avenir de l’eau » et avoir participé à des colloques internationaux et à des réunions sur le terrain, il propose maintenant une balade autour du monde en suivant le cours de 33 fleuves et rivières. La plupart des géants (Nil, Amazone, Loire, Mékong, Yang-Tsé,…) y sont évoqués, mais également « le triste destin » du Jourdain de l’Évangile, ainsi qu’une jolie rivière bretonne de 72 km (le Trieux dans les Côtes d’Armor), qu’il décrit avec lyrisme : « …le Trieux, mon premier amour, le premier de tous mes fleuves, le premier sur lequel j’ai pêché, navigué, le plus souvent reculé sans vent, emporté par la marée montante jusqu’au château de la Roche-Jagu. »
Des problèmes
Mais les fleuves ne sont pas impassibles. Le lecteur est vite ramené à des préoccupations plus... aquatiques. À propos du lac Tchad, l’auteur se dit convaincu que moins il s’y trouvera d’eau, plus il y aura de djihadistes dans les pays qui dépendent de lui. En effet, « dans presque TOUS les conflits, n’oubliez pas la dimension aquatique ».
Il dénonce les mensonges de ceux qui font croire que les pays tempérés ne seront pas touchés par le changement climatique. Les derniers étés apportent, hélas, de l’eau à son moulin.
Des solutions
Pour lui, des solutions existent et il faut toutes les mettre en œuvre en même temps : consommer moins, recycler plus, apprendre à partager. L'une de ses conclusions est que : « De notre capacité à économiser et à recycler dépendra, pour une bonne part, la paix des époques à venir. »
Il va falloir, comme le faisaient nos anciens, sauvegarder cette ressource vitale et revenir à une économie de l’économie.