Prédication
Au regard de la grande conversation communautaire que nous vivons actuellement, et des temps de discernement communautaire importants qui sont devant nous, j’avais à cœur aujourd’hui de réserver un temps d’enseignement dédié à cette question précisément, de la façon dont les décisions sont prises dans l’Église, dans notre Église. Et, dans le même temps, alors que nous nous apprêtons à un renouvellement conséquent des membres du Conseil de l’Église, de prendre le temps de réfléchir à la question du choix et du rôle de ceux-ci.
Un certain nombre d’entre vous, membres et sympathisants, m’ont, en effet, approché récemment avec un certain nombre de questions sur l’ensemble de ces sujets. Cet enseignement, nous le ferons à partir d’un texte particulier qui nous servira de support pour dégager quelques principes généraux qui me semblent clefs pour bien vivre ensemble la vie d’Église. Ce texte se situe dans le livre des Actes, au chapitre 6. Nous lirons les versets 1 à 7.
Lisons.
« 1 À cette époque-là, comme le nombre des disciples ne cessait d'augmenter, des tensions surgirent entre les disciples juifs de culture grecque et ceux qui étaient nés en Palestine : les premiers se plaignaient de ce que leurs veuves étaient défavorisées lors des distributions quotidiennes de nourriture.
2 Alors les douze apôtres réunirent l’ensemble des disciples et leur dirent : Il ne serait pas légitime que nous arrêtions de proclamer la Parole de Dieu pour nous occuper de la distribution des repas.
3 C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes réputés dignes de confiance, remplis du Saint-Esprit et de sagesse. Nous les chargerons de ce travail.
4 Cela nous permettra de nous consacrer à la prière et au service de l’enseignement.
5 Cette proposition convint à tous les disciples ; ils élurent Étienne, un homme plein de foi et d'Esprit Saint, ainsi que Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, un païen originaire d'Antioche qui s'était converti au judaïsme.
6 Ils les présentèrent aux apôtres qui prièrent pour eux et leur imposèrent les mains.
7 La Parole de Dieu se répandait toujours plus. Le nombre des disciples s'accroissait beaucoup à Jérusalem. Et même de nombreux prêtres obéissaient à la foi. »
Le contexte de ce texte est un contexte de croissance, de vitalité. Débordés, les apôtres se retrouvent à la tête d’une « megachurch » à gérer, avec probablement quelque 5.000 membres dans cette Église naissante de Jérusalem. Il y a du suivi pastoral en pagaille à faire, tout à construire et à ordonner. Il faut prendre le temps de rencontrer chacun, prier pour les uns, les autres, tout un enseignement de fond à assurer, une campagne d’évangélisation à droite, à gauche… Bref, c’est la folie à Jérusalem ! La bénédiction est là, et il faut la « gérer ». En tout cas tenter de suivre, tant bien que mal, le mouvement de l’Esprit.
Et, à côté de cela, il y a des besoins matériels légitimes et nombreux qui s’expriment, et qu’il faut gérer aussi. Notamment la question sensible de ces veuves dont il faut prendre soin. Pas de sécurité sociale à l’époque, la solidarité doit jouer à plein dans la communauté chrétienne.
Des besoins s’expriment, des plaintes aussi. Les veuves de la diaspora ayant grandi dans des pays de culture grecque, revenant, en effet, souvent pour leurs vieux jours en Palestine, trouvaient, à tort ou à raison, je ne le sais, qu’elles étaient moins bien traitées que les veuves locales quant à la « pension alimentaire » qui leur était reversée. Alors que faire et comment gérer cette situation de crise ?
Pause
Vous l’aurez compris, à l’entame de ce chapitre 6, les apôtres sont déjà proches du burn-out. Et, dans ce contexte, il est impératif de ...