Au moment précis où j’écris ces lignes, je suis installé dans un café sympathique au bas des pistes de l’Alpe d’Huez. Mon voisin vient tout juste de me partager la nouvelle qu’il vient de recevoir sur son smartphone : la France a obtenu une nouvelle médaille olympique ! Joie !
La situation générale
Avec un taux d’équipement de près de 73% des individus en France en 2017, le smartphone fait aujourd’hui partie sans conteste des incontournables de la modernité. Cet outil a révolutionné de manière durable notre façon d’être en relation avec les autres et avec le monde.
Selon certains, il paraît que nous consultons notre smartphone en moyenne toutes les 4,3 minutes, soit près de 81.500 fois par an ! Il nous suit partout où nous allons : dans la chambre, au bureau, en vacances, et même aux toilettes. Ainsi, au regard de son emprise potentielle sur nos vies, il va de notre responsabilité première de nous questionner quant à son impact réel sur nos vies intérieures et relationnelles.
Mes questions
Dans quelle mesure suis-je capable de garder la maîtrise sur l’outil ? À mettre de côté son exigence de connexion permanente pour être, par exemple, réellement présent avec ceux que j’aime ? Quel temps de qualité suis-je à même d'offrir à mon conjoint ou à mes enfants à la maison, sans être servilement rivé à mon écran ? Puis-je encore dégager les espaces de déconnexion nécessaires pour vivre des temps de méditation, de « respiration » et de prière ? Des temps où je ne me sens pas happé ou requis par les autres, mais des espaces de vie réellement libres, face à moi-même et à mon créateur ?
Mon expérience
Après quelques tentatives infructueuses d'aménagement de plages de déconnexion, j’ai fini par me résoudre à faire le choix de retourner à un téléphone « à l’ancienne ». Le sevrage a été douloureux, mais l’expérience libératrice. J’ai redécouvert, entre autres, la joie de la lecture et de la concentration prolongée. Moi qui aimais tant lire autrefois, j’ai été atterré d’observer que, peu à peu, le picorage numérique avait pris le pas sur la profondeur et la sérénité qu’offre seule l’expérience de la lecture dans un endroit retiré. J’ai aussi redécouvert une vie de prière plus nourrie, des relations plus profondes pour une vie globalement moins stressante au final. Dans la balance, je crois en être ressorti gagnant !
Si vous êtes comme moi
Alors imaginez-vous un instant libre, pour votre part aussi. Libre de pouvoir choisir ce que vous pourriez faire d’utile ou de nourrissant d’un point de vue affectif, intellectuel et relationnel des quatre heures que le Français moyen passe sur ses écrans numériques (temps de connexion sur téléphone, tablette et ordinateur, par jour, tout confondu) ?
Certainement ne serons-nous pas tous appelés à poser un choix aussi radical. Certains ont probablement la maturité nécessaire pour faire un usage maîtrisé et gagnant de leur smartphone. Mais la question de notre rapport à la technologie, et celle de la nécessité d’une déconnexion régulière, mérite en tout cas clairement d’être posée, et de manière suivie. L’histoire est de vérifier, au final, qui est et reste le possédé du possesseur.