Service protestant sur France Culture La Bible et son autorité : un point de vue évangélique

Extrait Texte de prédication

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Bible Ioann Mark Kuznietsov Introduction

Dans le numéro précédent, Florence Vancoillie nous a présenté, dans cette même rubrique, la première d’une série de prédications sur « Qui sont les évangéliques ? » sur le thème de l’autorité de la Bible. Une fois n’est pas coutume, il a semblé intéressant au Comité des Cahiers de l’École pastorale de publier au numéro suivant une ressource qui reprenne le même thème, mais le traite dans un tout autre contexte. Ici donc, le thème de l’autorité de la Bible d’un point de vue évangélique traité sous la forme d’une interview sur France Culture, dans le cadre de l’émission dominicale du Service protestant. Ce thème était traité à l’occasion des Rendez-vous de la pensée protestante, ce week-end-là, à la faculté adventiste de Collonges-sous-Salève, et mettait en dialogue plusieurs facultés protestantes francophones sur ce sujet.

Pour une audience aussi large (280.000 auditeurs) que diversifiée, le défi pédagogique n’était pas mince. En dialogue avec l’animateur, Jean-Luc Gadreau, il s’agissait à la fois de s’adresser au grand public cultivé, sans présumer de la culture biblique ou théologique des auditeurs, tout en proposant un apport stimulant pour les « clients » protestants réguliers de ce rendez-vous dominical incontournable. Si une réflexion exigeante était donc attendue – on est sur France Culture –, le style devait être à la fois clair, avenant et percutant ; nous avons ainsi maintenu dans cette retranscription l’oralité de l’échange. Sur le thème particulier du jour, il visait à démonter un certain nombre de préjugés que pouvaient nourrir les auditeurs sur les évangéliques, leur théologie, et leur fondamentalisme présumé. À vous de vérifier si j’y suis arrivé !

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Courte pause musicale

Jean-Luc Gadreau (JLG) : Sur France Culture dans le Service protestant, j’accueille maintenant Erwan Cloarec, pasteur de la Fédération des Églises évangéliques baptistes de France à Lyon. Vous êtes aussi directeur de la formation dans cette union d’Églises, et vous êtes précisément l’un des intervenants de ces Rendez-vous de la pensée protestante. Bonjour et bienvenue !

Erwan Cloarec (EC) : Bonjour Jean-Luc, heureux de passer ce moment avec vous !

JLG : La thèse que vous avez défendue hier était en lien avec ce grand principe de la Réforme, le Sola scriptura : « pertinence et impertinence d’un principe d’autorité » . Qu’en est-il aujourd’hui : la Bible fait-elle toujours autorité dans nos Églises et entre nos Églises issues de la Réforme ?

EC : Oui, clairement. Ce principe du Sola scriptura demeure incontestablement, il me semble, un héritage commun de la Réforme. Et il continue à occuper une place centrale dans la liturgie et l’enseignement de nos Églises ; qu’elles soient luthériennes, réformées, évangéliques, pentecôtistes, etc.

Par ce principe, on entend le fait, pour le dire simplement, que la Bible demeure l’unique source et l’unique critère – norme de la théologie et de la vie de l’Église. Autrement dit, en protestantisme, aucun magistère, aucune instance, quelle qu’elle soit, ne peut dire quelle est la bonne ou la mauvaise lecture des Écritures. En dernière instance en tout cas, parce qu’en protestantisme, il faut aussitôt dire qu’il y a aussi beaucoup d’instances qui agissent en réalité pour aider les croyants à interpréter le texte : instances académiques, synodes, confessions de foi, etc.

Le Sola scriptura n’est pas et ne doit pas être compris pour les Églises protestantes comme un principe de solitude (qui nous laisserait seuls face au texte) ni un principe d’exclusion… D’autres lieux d’autorité que sont notamment la raison et la tradition ont également leur place dans la foi protestante. Aussi, il me semble qu’il faut davantage comprendre le Sola scriptura comme un principe de hiérarchie qui ordonne, et nous rappelle ainsi que les Écritures bibliques, dans l’Église, ont une autorité ultime. Elles ont le dernier mot. En conséquence, on leur reconnaît l’autorité de venir questionner, remettre en cause nos traditions, nos scléroses, nos ronronnements ecclésiaux ou encore toute autorité qui voudrait prendre une place indue dans le gouvernement de l’Église.

Ce qui va faire la force des Églises protestantes : leur capacité à s’adapter avec souplesse à des contextes, des cultures, des situations nouvelles, dans un désir, toujours pour autant, de fidélité à l’Évangile. Mais, j’ajoute aussitôt que ce « risque herméneutique permanent » lié au protestantisme fait aussi, au fond, la fragilité de nos Églises, et constitue le défi de leurs relations…

Vous connaissez peut-être à ce sujet la boutade, Jean-Luc : celle qui nous dit que ...

Auteurs
Erwan CLOAREC

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