Prédication
Aujourd’hui, nous commençons donc par le sens sacrificiel de la croix. Et ce dont il faut bien se rendre compte, c’est que nous avons là probablement le thème le plus important de tout le Nouveau Testament. C’est un thème omniprésent dans les Écritures : Jésus est mort en sacrifice, à la croix.
Ce matin, je ne vais pas prêcher sur un seul texte qui traite de cet aspect, mais les quelques textes que j’aimerais lire avec vous maintenant – et d’autres encore plus tard – sont des exemples de cette thématique, si importante, si riche, que j’aimerais que nous méditions.
Jean 1.29 :
« Le lendemain, il vit Jésus venir à lui et dit :
Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. »
1 Pierre 1.18-19 :
« Vous savez en effet que ce n’est point par des choses périssables – argent ou or – que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache. »
Apocalypse 5.6-10 :
« Et je vis au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des anciens, un Agneau debout, qui semblait immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre.
Il vint recevoir le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône.
Quand il eut reçu le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre anciens se prosternèrent devant l’Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints.
Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. »
Dans ces quelques textes (mais il y en aurait tellement d’autres à lire), il est question de Jésus décrit, à la croix, comme agneau immolé. Bien sûr, l’agneau était souvent l’animal qui était sacrifié pour le péché. Jésus est donc l’agneau immolé, mort en sacrifice pour notre péché.
Peut-on encore parler de sacrifice aujourd’hui ?
On le sait, on l’a lu : le Nouveau Testament parle beaucoup du « sang de Christ », justement pour se référer à la croix, à la mort en sacrifice de Jésus sur une croix. Mais on le sait également : aujourd’hui, il n’est pas de très bon ton de parler de sacrifice, ou de sang.
Évidemment, ce n’est pas une jolie image que nous avons là. Il n’y a rien de bucolique avec la croix. Non, il est question d’un événement violent, sanguinaire. C’est une image crue, vulgaire, barbare, cruelle. Et j’espère que nous n’avons aucune attirance pour cela… Ce qui est certain, c’est que pour beaucoup de nos contemporains, cette idée est devenue quelque chose d’insupportable, qu’ils rejettent. Une mort en sacrifice. Une mort sanglante. Ils ne veulent pas en entendre parler.
Mais je pense qu’il est quand même vraiment important de continuer de parler de la croix comme d’un sacrifice. Pourquoi ? Eh bien parce que le Nouveau Testament en parle en ces termes, bien sûr. Mais plus encore, parce que c’est une image qui a quelque chose de très important à nous dire, à nous enseigner sur ce que Jésus a accompli. Ce qui est important avec le sacrifice de Jésus, ce n’est pas tous ses aspects sanguinolents, ce n’est pas la description de l’acte en lui-même, mais bien plutôt ce que cet acte, ce que cet événement, a accompli. Ce sont ses effets. Si le Nouveau Testament parle tant de la mort de Jésus comme d’un sacrifice, ce n’est pas parce que ses auteurs étaient fascinés par le sang, mais parce que ...