Spiritualité, piété, mystique, théologie ascétique... Les mots mêmes, par leur pluralité, trahissent l'existence au sein du christianisme, d' "écoles" diverses de spiritualité.
La tradition spirituelle des chrétiens protestants évangéliques hérite des grands mots d'ordre de la Réforme : la grâce, la foi et l'Écriture seules pour la seule gloire de Dieu. Elle a été façonnée au fil des siècles par des mouvements de renouveau spirituel et des "réveils" qui mettaient l'accent sur l'expérience personnelle de la conversion et du salut. Mais elle valorise aussi l'expression communautaire de la foi, souvent au sein d'Églises particulières et minoritaires dans le protestantisme francophone.
Cette spiritualité connaît ses tensions, parfois même ses lignes de fracture.
Comment le rapport devrait-il se concevoir entre l'action de l'Esprit et les enseignements de l'Écriture, la théologie et la spiritualité, le témoignage chrétien et la présence au monde, la spontanéité dans le culte et la Liturgie ? Quelle juste place allouer au corps, aux émotions et à l'intelligence ? Les pratiques cultuelles et l'hymnologie évangéliques elle-même témoignent d'accents divergents de spiritualité.
Ce volume, fruit d'un travail mené durant l'année universitaire 1995-1996 par la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine, cherche à favoriser le discernement au moyen d'une réflexion sur la spiritualité tant biblique que théologique, historique, pastorale et sociologique.