Voici un livre utile et passionnant à lire qui n’est pourtant pas sans défauts.
L’auteur est journaliste et juriste de formation avant de devenir un des pasteurs de la célèbre Église de Willow Creek dans la banlieue de Chicago. Et c’est bien d’un livre de journaliste qu’il s’agit, accrocheur, facile à lire et dont on pourrait craindre qu’il reste parfaitement superficiel. Mais ici, la démarche est autre. Suite à la visite qu’il a faite à un ancien pasteur, compagnon de Billy Graham, qui avait perdu la foi et écrit de nombreux ouvrages contre le christianisme, Strobel va envisager successivement les huit grandes objections contre la foi. On retrouvera bien sûr ici les grandes critiques classiques : le problème du mal, les miracles et la science, l’évolution qui rendrait Dieu inutile, les violences de Dieu dans la Bible, l’exclusivisme chrétien, l’enfer etc. Et, pour chacun de ces sujets, l’auteur va aller rencontrer un spécialiste, théologien, philosophe ou scientifique et lui poser la question. On assiste alors à la rencontre avec des personnes dont certaines sont très connues dans le domaine de l’apologétique, comme William L. Craig, Norman L. Geisler et bien d’autres. Chaque chapitre est donc un petit traité, sous la forme d’un dialogue qui en rend la lecture facile et vivante sur une des grandes questions que posent ceux qui veulent réfuter la foi et que se posent également bien des croyants qui réfléchissent. Comme il fallait s’y attendre, les chapitres peuvent nous paraître plus ou moins convaincants en fonction des personnes rencontrées, mais tous demeurent stimulants, même et peut-être surtout lorsque tel argument peut sembler discutable.
Prenant ce livre avec prudence et un peu d’appréhension (l’apologétique journalistique m’énerve généralement), je l’ai lu avec passion, comme on lit un roman. Nous avons affaire à un livre accessible qui est une véritable introduction aux grandes questions classiques de l’apologétique et qui affronte avec honnêteté les grandes problèmes. Chaque chapitre est suivi de quelques questions qui peuvent alimenter, par exemple, une discussion de groupe. On peut en effet très bien imaginer dans une Église un groupe de personnes intéressées qui lirait un chapitre avant de poursuivre le débat et d’approfondir la question.
Les seules réserves qu’il faut néanmoins faire portent sur la traduction. Elle est pleine d’américanismes, d’à peu près, et le français est loin d’être satisfaisant. Ce n’est pas un défaut insurmontable pour la lecture, mais risque de disqualifier le livre auprès d’un public cultivé, non croyant, et qui aurait pu le lire avec profit.
Malgré cela, le livre est à recommander et permettra une plongée intelligente dans de grandes questions que l’on peu ainsi aborder seul ou à plusieurs.