En janvier dernier, mon père est décédé. Une génération s’en va. Je réfléchis à la mort et au sens de la vie. J’ai le vif sentiment que tout passe. En plus de la souffrance de perdre un être cher, quelque part retentit aussi en moi le message que j’ai du mal à regarder sereinement dans les yeux: «C’est à ton tour de faire partie de la génération des aînés». L’idée furtive que les temps sont comptés et la volonté de ne pas vivre pour l’éphémère…
Mon père était croyant, bien qu’il ait eu du mal à parler d’autre chose que de ce qu’il entreprenait. Je me rappelle cette dernière heure délicieuse passée seul à seul en sa compagnie, juste avant que l’ambulance ne l’éloigne de son lieu de vie habituel. Nous avons évoqué les choses de la vie, certaines relations, l’éducation qu’il avait reçue de ses parents, ce qui avait été déterminant au niveau de sa foi, etc. Par rapport à l’avenir, il m’a simplement répété: «Je suis prêt». C’est vrai que c’est lorsque cela va mal que l’on se met à penser à l’espérance. Pour moi qui suis également croyant, j’ai saisi l’occasion pour m’interroger à nouveau sur ce que dit la Bible, le livre de l’espérance par excellence.
À sonder mes voisins, l’espérance est une aspiration plus ou moins profonde et cohérente après quelque chose de meilleur. Les psychologues nous disent que, pour les humains, espérer est une nécessité psychologique indispensable à la vie et à son équilibre intérieur. Si elle n’est pas présente, c’est le désespoir, l’angoisse, le non-sens.
La Bible utilise différents mots pour décrire cette espérance: avoir confiance, chercher refuge, attendre, espérer. Cela nous renvoie au futur, dans ce monde sensible et au-delà. L’idée de l’après est présente universellement.
Deux surprises m’attendaient quand j’ai relu ma Bible sous l’angle de l’espérance.
Une certitude ancrée dans l’histoire
Dans la Bible, l’espérance n’est pas un vague souhait dont nous serions plus ou moins sûrs. Espérer c’est attendre avec certitude! Cette conviction est ancrée dans l’histoire, là où Dieu est déjà intervenu. Invoquer ce Dieu créateur et sauveur, c’est faire appel à quelqu’un dont les générations antérieures, bien que mortes, ont témoigné de l’efficacité. C’est ainsi que sont nés les récits de la Bible: Dieu a protégé, pris soin, secouru... les exemples sont nombreux. Dieu aime entrer en relation avec les humains. Il y a des raisons d’espérer dans cette vie et au-delà d’elle lorsqu’on comprend cela.
La Bible affirme que Jésus-Christ est l’espérance des chrétiens (1). Ils attendent son apparition glorieuse. Tout l’univers et toute l’histoire humaine sont concernés. Ce qui est extraordinaire avec lui, c’est certes sa vie, mais c’est aussi qu’il est ressuscité d’entre les morts et qu’il vit aujourd’hui. Les évangiles et l’expérience d’une multitude de croyants tout au long des siècles en rendent témoignage. En attendant la manifestation ultime de sa gloire, il règne sur ceux qui croient en lui et il fait d’eux un peuple avec une mission d’espérance et d’amour (2). Il invite tous les humains à en faire partie. Cela redonne goût à la vie. Comme le disait le philosophe et sociologue français Gilles Lipovetsky, on «ne se sent exister que dans l’intensité des plaisirs». Avec le Christ, pas de superficialité, on sait où on va et on n’est jamais seul.
Jésus-Christ envoie son Esprit de vie à quiconque lui confesse son désarroi et lui demande d’intervenir. Avec lui, nous avons déjà un avant-goût d’une création guérie, promesse finale de Dieu. C’est la raison pour laquelle l’espérance nous met en route dès aujourd’hui.
Dans la Bible, Dieu se nomme le «Dieu vivant». Il n’intervient pas seulement dans l’ultime fin des temps et dans le destin des âmes. Le peuple des croyants marche vers l’avenir avec, dans ses rétroviseurs, les interventions divines du passé.
Un point fixe garanti
Selon le Larousse, l’espérance désigne «l’attente d'un bien qu’on désire». Quant au dicton, il dit «L’espoir fait vivre». On comprend dans les deux cas qu’il n’y a aucune assurance par rapport à ce qu’on espère, au mieux un souhait.
Cela a été ma deuxième surprise importante en lisant la Bible: elle ne nous appelle pas à espérer parce que cela fait du bien mais parce qu’il y a une vraie promesse. Si l’objet de l’espérance était simplement imaginé, ce serait de l’utopie. Dieu, lui s’engage et il tient parole.
Nous ne possédons pas encore pleinement ce qui est promis, mais nous avons la certitude de l’obtenir dans la communion avec le Seigneur de la vie. C’est dans cette logique que la Bible compare l’espérance à une ancre.
Dans la Bible, l’espérance est aussi un casque (3). Elle défend les centres vitaux de notre existence. Nous voilà protégés du désespoir, du non-sens ou de l’aiguillon de la mort.
L’espérance proposée par les évangiles nous met en route et nous laisse en route.
Voulez-vous intégrer cette valeur fondamentale dans votre vie? Alors entrez dans la communion avec Jésus-Christ, le prince de la vie. Prenez connaissance par la Bible de ses promesses et recherchez la compagnie de ceux qui espèrent en lui. Avec eux, vous pourrez témoigner par vos actes que l’espérance chrétienne est source de vie.
Dans cette assurance, j’ai pu dire «au revoir» à mon père, et lui-même a pu dire à chacun de ses enfants: «Que Dieu te bénisse!» Dans la communion de Jésus la consolation est réelle. Il a dit: «Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra même s’il meurt et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais» (4).