« Posté en position dominante j’observe les ennemis qui grimpent et je les regarde dans les yeux avant de tirer. Pan ! pan ! Il n’y a de bon juif qu’un juif mort ! Idem pour les chrétiens ». Voilà ce que nous assène Tass* lorsqu’il évoque sa jeunesse de combattant du Fatah il y a 35 ans. Il était alors garde du corps de Yasser Arafat.
Le récit se poursuit, haletant et plein de rebondissements puis Liza prend le relais. Elle est juive de Jérusalem ; son fils militaire est resté gravement handicapé suite à une attaque de Palestiniens. Comment donc ces deux ennemis jurés d’autrefois peuvent-ils aujourd’hui intervenir ensemble fraternellement ?
Un petit retour en arrière dans les années 70 est nécessaire pour comprendre.
De la Palestine aux États-Unis
Quand le père de Tass s’est rendu compte du caractère belliqueux de son jeune fils, il a cherché à l’éloigner de Gaza. Il choisit alors l’Amérique alors qu’il haïssait pourtant les Américains presqu’autant que les Juifs !
Quelle surprise de constater à son arrivée que les Américains qu’il rencontre sont cordiaux, pas du tout comme on les lui avait décrits. Il se sent aimé d’eux, lui le Palestinien. Il finira par épouser une jeune fille du Missouri !
Des États-Unis à Jésus-Christ
Une vingtaine d’années plus tard, un de ses amis lui parle de sa relation personnelle avec Dieu. Tass l’interroge en effet car il voudrait pourquoi son ami est en paix. Il se met à dévorer la Bible. Un jour, son ami lui dit « Tass, si tu veux trouver la paix, tu dois aimer un Juif ». Impossible pour lui ! L’incroyable se produira pourtant. En s’approchant de la personne du Christ, la haine féroce de Tass va soudain laisser la place à de l'amour pour les juifs et les chrétiens.
En Palestine avec Jésus
Sa famille le considère comme un traître. Il envisage néanmoins de retourner au pays pour saluer son père. Il sait pourtant que son frère aîné l’y attend avec un poignard. L’accueil à l’aéroport sera autre, ils tombent dans les bras l’un de l’autre. Peu après, Tass retourne s’installer avec femme et enfants, d’abord dans la bande de Gaza puis à Jéricho, en Cisjordanie.
Tass veut partager la paix du cœur qu’il a trouvée. En 2006, il fonde Hope for Ishmael une association humanitaire (voir ci-dessous). Il va aussi rencontrer Yasser Arafat son ancien chef, peu de temps avant sa mort. Il lui parle de sa foi et de l’amour qu’il éprouve désormais pour les juifs. Il lui dit aussi son désir de travailler au rapprochement entre Palestiniens et Israéliens.
Quand Lisa la Juive rencontre Jésus…
Quant à Lisa, elle est devenue chrétienne à la suite d’un très grave accident qui la laissée sur un fauteuil roulant, abandonnée par son mari. Sa foi l’aide à supporter cet abandon autant que les 35 opérations qui ont suivi. L’attaque de son fils a été une nouvelle et redoutable épreuve ; elle a failli sombrer. Elle raconte comment sa foi en Jésus-Christ lui a permis de vivre le pardon alors que son fils demeure paralysé. Elle témoigne aussi de la grâce qu’elle a reçue en étant guérie et libérée à jamais de son propre fauteuil.
L’amour du Christ, plus fort que la haine
Quel réconfort en ces temps troublés d’écouter cette Juive et ce Palestinien expliquer ensemble comment l’amour du Christ les a conduits à s’apprécier et à mettre leur énergie pour rapprocher leurs peuples. Ce sont sans doute de bien petites gouttes d’eau tant l’océan de la haine est immense. N’oublions pas que les fleuves sont faits d’une multitude de gouttes d’eau.