Nous ne pensions jamais, en Europe aujourd'hui, être limités dans nos déplacements et encore moins être interdits d’embrasser nos parents et nos aînés.
Ce que nous avons construit
Nos sociétés de consommation considéraient comme acquis que la croissance ne s’arrêterait pas, même si son moteur devait être changé. Nous étions plus ou moins convaincus que ce qui fait la vie d’un homme c’est sa rentabilité et sa production qu’elle soit économique, artistique, sportive, familiale ou matérielle. Convaincus que ce qui fait la grandeur d’un homme c’est son pouvoir, sa notoriété, sa trace dans l’Histoire et ses possessions. Rien de tout cela n’a arrêté la Covid-19 qui a frappé à tous les étages de la pyramide humaine. « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés
(1). »
La sécurité devait venir de nos biens, de notre travail, de nos assurances, de la science et de notre savoir qui s’est révélé bien limité… l’acquis a manifesté toutes ses faiblesses.
Ce que nous sommes
Il y a aussi ce qui est inné : l’homme est un être social qui se nourrit de relations. Il a besoin de contacts et d’échanges sinon il devient inhumain. Dans l’histoire de Robinson Crusoé, ce n’est pas le bateau qui le sauve, c’est Vendredi. Notre enfermement a révélé nos failles, innées et inévitables, celles que nous n’avons découvertes que parce que la machine à loisirs a arrêté son bruit permanent pour nous ouvrir au silence qui fait penser quand nous nous retrouvons seuls face à nous-mêmes. Alors vient ce qui nous est inné à tous et que le sage a résumé : « Au jour du malheur, réfléchis (2)! »
Ce pour quoi nous avons été faits
Et la conclusion de cette réflexion pourrait bien être que rien n’est certain si ce n’est que nous mourrons tous. Effrayant ? Peut-être pas. Car, comme l’a dit, C.S. Lewis : « Si je trouve en moi-même un désir qu’aucune expérience de ce monde ne peut satisfaire, l’explication la plus probable est que j’ai été fait pour un autre monde. »
C’est bien parce que nous rêvons d’un autre monde (3) que nous ne voulons pas retourner au monde d’avant mais aller vers un monde nouveau. Il ne nous est pas acquis, il nous est offert.