Des sentiments parfois compliqués à gérer naissent en nous.
Religieusement incorrect
Dans le film « Pale Rider(1) », suite à la mise à mort de son chien par des mercenaires, Megan, une jeune fille de 15 ans, dit cette prière :
« Le Seigneur est mon berger, je n’aurai besoin de rien » - Mais je suis dans le besoin.
« Il me conduit vers des eaux tranquilles et il restaure mon âme » - Mais ils ont tué mon chien.
« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal » - Mais j’ai peur.
« Car tu es avec moi. Ton bâton et ta houlette me soutiennent » - Mais nous avons besoin d’un miracle.
« Toute ma vie, ta bonté et ton amour m’accompagneront » - Si tu existes.
« Et j’habiterai dans la maison du Seigneur pour l’éternité » - Mais avant j’aimerais obtenir un peu plus de cette vie. Si tu ne nous aides pas, nous allons tous mourir. S’il te plaît, juste un miracle. Amen.
Une actualisation de la Bible
En réalité, on trouve dans les psaumes bibliques tout l’éventail dessentiments humains : la colère, l’angoisse, la peine, la louange, l’assurance, le désespoir. Tout cela est dit à un Dieu dont on peut même craindre qu’il n’entende pas ou n’existe pas. La prière de Megan est comme cela : mélange d’assurance, de peine et d’angoisse. Ces psaumes « spirituellement incorrects » nous rappellent que nous ne pouvons pas être saints sans être humains. Ils ne nous permettent pas de nier nos peines, nos doutes et notre méconnaissance de l’avenir ou de l’intervention jamais garantie de Dieu(2).
L’espoir au prix de la vérité
J’aime que la Bible nous donne de ces textes où pleurer notre peine, notre angoisse ou notre désespoir est la seule chose à faire. Cette prière de Megan rappelle l’importance de rencontrer Dieu en vérité. Même si, parfois, son silence et son absence de réponse me perturbent, ce n’est que lorsque je le rencontre ainsi qu’il y a de l’espoir. Je continue ma route avec cette incertitude confiante(3) qu’est la foi : incertitude quant à ce que je vais avoir à traverser mais confiance car même si cela me fait souffrir, cela ne me détruit pas, en effet, Dieu est là. C’est une lutte difficile mais vitale. C’est comme ça que je traverse les crises comme celle de la « Covid-19 ».
Et vous comment faites-vous ?