En février, toute la planète ( ?) s’est passionnée pendant quelques semaines pour des sports aussi populaires et connus que le saut à ski, le curling ou le ski-cross. Plus un seul Français n’ignore encore l’existence de cette dernière discipline, inconnue de tous il y a quelques semaines, car, oui, la France a réalisé un triplé qualifié d’historique en finale olympique !
Vous avez dit historique ?
Pour ceux qui ne supportaient plus de voir des skis, des bobsleighs et de la neige sur tous les écrans de télé et toutes les premières pages des journaux, rassurez-vous : cela ne recommence que dans quatre ans !
Mais dès le mois de juin, vous devrez supporter le football, son mondial brésilien et ses buts historiques. Vous enchaînerez avec le tour de France et ses étapes tout autant historiques.
Je suis un amateur de sport. Sur petit écran, je l’avoue. Pas une semaine sans, au moins, le résumé du match de mon équipe préférée. Cela me fait toujours un peu mal quand je manque une grande étape de montagne lors du Tour de France.
Une religion sans nom
Mais il y a quelque chose qui m’inquiète dans la sur-médiatisation du sport. L’usage de l’adjectif historique n’en est qu’un des aspects. Il est surprenant de voir combien des choses aussi éphémères qu’un geste technique dans un match de football, peuvent être qualifiées de la sorte. Le sport serait-il devenu la nouvelle religion de notre monde sans Dieu ? Il y a les nouveaux temples (les stades), les nouveaux prêtres (les vedettes) et les nouveaux dogmes (les règles du jeu). Il y a aussi les fanatiques de tous bords, rouges, verts ou bleus et les offrandes faites aux dieux : 4.000 € pour loger sous tente au Brésil dans le « village belge » et voir un ou deux matchs de foot…
Du pain et des jeux
Les pires dictateurs romains savaient qu’il fallait donner au peuple de Rome suffisamment de nourriture pour qu’il soit repu, et de jeux pour le divertir afin qu’il ne se révolte pas. Je crains que notre Occident, qui n’a plus faim depuis longtemps, ne tombe dans le même travers. Bien nourri et diverti par des jeux perpétuels, nous ne savons plus ce qui est réellement important et nous abandonnons notre vie et celle du monde à qui veut bien s’en occuper.
Ne pas se tromper de perspective
Le mois d’avril sera cette année celui où nous célébrons la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Cet événement historique peut, et devrait, changer notre vie. La mort n’est plus notre horizon !
Au moment de zapper sur le prochain match de foot et de rêver à l’accession de la Belgique en finale du mondial brésilien, j’essaierai de m’en souvenir, histoire de ne pas faire une erreur historique de perspective !