J’ai bien peur de n’avoir rien à vous dire ou de vous décevoir en ce début d’année. L’angoisse de la feuille blanche…
Soyons honnêtes
Et si notre vie n’était finalement qu’une feuille blanche que nous avons peur de salir, de raturer, de tacher… Car, entre nous, nous pouvons bien l’avouer, nous ne sommes pas des écrivains de talent ! Oh, certains arrivent bien à écrire un beau chapitre de leur vie comme à réussir une rime ou une tournure de phrase... Mais au bout du compte, il faut nous rendre à l’évidence : les fautes de syntaxe, l’orthographe mal assurée et le style pas toujours ajusté sont bien de la partie. Dans la vie comme dans l’écriture.
Des peurs qui en remplacent une autre
Pourtant, nous sommes obligés d’écrire la feuille blanche de notre vie. Aucun moyen d’y échapper ! Si nous ne réfléchissons pas à la façon dont nous voulons le faire, elle se remplit sans nous. Et dans notre monde hyperconcurrentiel, la peur du manque, la peur de l’échec, la peur des autres et du qu’en dira-t-on… deviennent paralysantes. Nous avons remplacé la peur du jugement divin du 16e siècle par la peur du jugement humain, intransigeant et cruel. Les cas toujours plus dramatiques et nombreux de harcèlement entre jeunes dans nos écoles en témoignent.
Des mots à entendre
Il se peut que nous nous retrouvions alors par terre, le visage dans la poussière, la peur au ventre d’entendre le mot, la phrase qui nous achèvera. On peut mourir d’avoir peur de vivre ! C’est souvent à cet instant que retentit cette phrase de Jésus : « N’aie pas peur » et toutes ces paroles que l’on trouve dans la Bible où Dieu nous dit en quelque sorte : « Je sais de quoi tu es fait, je sais que tu n’es que poussière, je ne te condamne pas mais je veux te délivrer de tes craintes pour que tu puisses continuer à écrire sur la page blanche de ta vie, sans peur, parce que je suis là. »
Peur d’être lucides ?
C’est cela aussi le salut chrétien, une libération de nous-mêmes, de nos peurs, de la conséquence de nos échecs. Et pourtant, accepter cela nous fait peur car c’est reconnaître que nous ne sommes pas auto-suffisants, ce que nous savons pourtant profondément depuis le début de la feuille blanche.
Oui, l’homme a bien besoin d’un sauveur, même s’il a peur de l’admettre…