Les crises actuelles (politique, économique, environnementale, sociale...) entraînent de grosses difficultés. Ne pensez-vous pas qu’elles peuvent aussi nous apporter un bouleversement positif quant à notre façon occidentale d’envisager la vie ?
Un retour à l’essentiel ?
Une chose nous est commune malgré nos différences en Occident : la publicité. Elle fonctionne avec l’insatisfaction pour seul ressort. Les sous-entendus de ses messages sont clairs : si vous buvez tel soda, tout le monde vous verra comme quelqu’un d'intéressant ; si vous avez telle voiture vous pourrez attirer la jolie fille qui est à côté ou votre famille sera heureuse ; si vous changez de téléphone, votre vie sera plus épanouie, etc. Bref, on nous fait croire que notre vie ne sera pas satisfaisante tant que nous ne possèderons pas ce qu’il nous faut.
De quoi avons-nous vraiment besoin ?
La réduction de nos moyens nous oblige à nous concentrer sur l’essentiel et donc à définir en quoi il consiste. Ainsi, l’inflation actuelle et la relative pénurie que nous subissons aujourd’hui nous contraignent à consommer moins. Sommes-nous pour autant plus malheureux ?
Numéro un incontesté de nos besoins : les relations. En enlevant les écrans de fumée, les crises successives ont mis en évidence les relations dysfonctionnelles, et le malheur de la véritable solitude. D’un côté, elles ont entraîné des divorces, d’un autre, elles ont encouragé l’investissement dans des relations proches comme le retour du jeu de société, les promenades en couple… ainsi que la solidarité entre amis, entre voisins…
Des questions salutaires
Nous voilà donc appelés à la « sobriété heureuse(2) », la simplicité volontaire. Après quoi courrons-nous ? Pour quoi dépensons-nous notre énergie, notre temps ? Pour avoir plus de possessions et de biens à l’obsolescence programmée ? Ou pour être plus riches de relations, d’échanges, de rencontres, de partage, d’humanité ?
La Bible témoigne que l’humain est créé homme et femme, comme pour indiquer à chacun que, seul, il n’est pas complet. L’homme doit ainsi aller vers cet autre si différent, qui lui est pourtant semblable. C’est alors qu’il se découvrira ainsi pleinement humain. Ce mouvement nous renvoie inévitablement vers celui qui est « le Tout autre ». Le Dieu de la Bible est en effet l’être relationnel par excellence. Il est aussi celui qui a donné tout ce qu’il est pour entrer en relation avec nous.
Un nouvel art de vivre
C’est cette expérience qui a fait dire autrefois à l’apôtre Paul : « J’ai appris à me contenter de ce que j’ai. Je sais vivre dans la pauvreté, je sais vivre dans la richesse. Toujours et partout, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à vivre avec beaucoup et avec peu. Je suis capable de tout cela grâce au Christ qui me rend fort. »
Pour aller plus loin
Matthieu 6.19-21 ; Ecclésiaste 3.12,13 ; Philippiens 4.11-13.