7h00
• 40 ans, une famille, un travail, une maison. Le réveil sonne. Il se lève avec un soupir.
• 7 ans, un père alcoolique, une maman qui gagne 10 € par mois. Elle vit dans un bidonville à Ankazomanga (Madagascar). Le marais a débordé, il faut sortir la boue de la case de 20 m2 dans laquelle ils sont cinq à dormir.
8h00
• Douche, café, petit-déjeuner, les bouchons avec la radio comme compagne. Encore en retard, le stress monte.
• Rien à manger ce matin, juste un peu de thé. 45 minutes de marche dans la boue et les détritus pour aller à l’école. Pas de problème, elle a appris à éviter tout ce qui est dangereux.
9h00
• Un boulot classique, quelques échanges avec les collègues, repas de midi à la cantine de la société. Il se sent inutile dans ce qu’il appelle « cette ruche à faire de l’argent ». Il envisage de sortir son gilet jaune mais ne le fera jamais. Pas convaincu.
• Arrivée à l’école. Elle a reçu du matériel neuf : un cahier et un stylo, des trésors ! À midi, riz et haricots avec du poulet à la cantine du centre d’accueil. Avec ses condisciples, elle mesure son privilège en remerciant Dieu avant de manger.
19h00
• Retour à la maison, bouchons, stress, enfants qui râlent parce que le « wifi » est momentanément coupé, la machine à laver qui a rendu l’âme, sa femme absorbée par les tâches ménagères quotidiennes… Allumer la télé pour oublier, avoir l’esprit occupé.
• Son père a fait une crise de délirium, il a tout retourné. Sa maman a peur et a emmené les enfants chez sa sœur, dans une autre cabane du bidonville où ils sont dix maintenant. Mais, demain, elle retourne à l’école et, un jour, elle sera institutrice. Elle remercie Dieu pour cet occidental qui paie pour que chaque jour elle bénéficie des services du centre d’accueil(1). Elle s’endort.
23h00
Il ne trouve pas le sommeil, ouvre sa Bible… on ne sait jamais. Il tombe sur ce texte : « La véritable foi en Dieu est (…) une source de richesse quand on sait être content avec ce qu'on a. Nous n'avons rien apporté dans ce monde, et nous ne pouvons rien en emporter. Tant que nous avons nourriture et vêtement, nous nous en contenterons. » (1 Timothée 6.6-8).