Pourquoi suis-je malade alors que mon voisin qui fume et boit n’a rien ? Pourquoi ma voiture tombe-t-elle en panne alors que j’ai mis toutes mes économies pour acheter une voiture neuve et fiable ? Pourquoi une telle pandémie depuis deux ans ?...
Expliquer à tout prix
Comme toujours, nous ne supportons pas l’inexplicable : il nous faut chercher une raison, peut-être même trouver un coupable. Sans explication, nous sommes réduits à accepter les événements qui nous effraient comme le résultat de la cruauté aléatoire d’un univers impersonnel ou d’une divinité incompréhensible. À moins que l'on nous donne une explication plus au moins plausible à l’inexplicable. Pourtant, nous savons bienau fond de nous-mêmes que l’humanité, malgré ses compétences philosophiques, scientifiques et analytiques, n’est pas capable de donner une explication à tout.
Le diktat des émotions
Cet aveu de faiblesse provoque chez les hommes une explosion émotionnelle ! Face à des évènements violents, nous ne supportons pas l’absence de réponse.
Nous sommes inquiets. Et nous ressentons le besoin de cristalliser nos frustrations, nos peurs et nos angoisses sur un objet, comme « ceux » qui nous mentent. Remplacer notre peur par de la haine ou de la colère est la façon la plus directe de dominer nos émotions. Pour vaincre notre peur face à l’inconnu, toutes les théories du complot vont nous fournir une émotion plus forte et plus puissante : la rage, la colère ou la haine. Plutôt que d’avouer nos peurs, nous préférons dire « je déteste » ou « je combats ». L’important devient d’être en colère contre un ennemi, un ennemi inatteignable ou indéfini, une manière commode d’entretenir cette haine sans jamais l’assouvir. « Ceux-là » sont à blâmer, « ils » ont causé cela, « ils » méritent d’être punis...
Comment je vis cette situation
Comme Jean Gabin, plus j’avance et plus je sais que je ne sais rien. Cela doit-il m’effrayer ? Non. En effet, le croyant que je suis comprend qu’il y a des choses cachées, réservées à Dieu.
À 365 reprises, je trouve dans la Bible cet ordre « n’aie pas peur » exprimé d’une manière ou d’une autre. Je sais donc que je ne suis pas à la merci d’un univers violent impersonnel ni entre les mains d’un dieu irascible et imprévisible.
J’aime me redire les paroles de ce vieux cantique : « Je ne sais quelle est la mesure de larmes et de douleur que pour moi faible créature réserve mon Sauveur. Mais je sais qu’en lui j’ai la vie, il m’a sauvé dans son amour et gardé par sa main meurtrie j’attends l’heure de son retour*. »
Douce perspective pour cette nouvelle année.