Guerre en Ukraine, prise de l’Artsakh qui a chassé 100.000 Arméniens de la terre de leurs ancêtres, massacre terroriste en Israël et ripostes sanglantes contre les Palestiniens, meurtre d'un professeur à Arras, assassinat de deux inconnus à Bruxelles, coups d'État dans plusieurs pays de ce qu'on appelait la « France-Afrique », guerre oubliée au Yémen et dans le Sahara occidental... La liste est longue, mais j'aurais pu, hélas, la prolonger.
Le problème est-il seulement chez les autres ?
Les agressions terroristes ou les conflits armés semblent aujourd'hui présents partout, semant la mort et la terreur. L'homme est décidément bien un loup pour l'homme. Cette locution latine a été publiée pour la première fois environ 200 ans avant Jésus-Christ (1). Il faut croire qu'elle est bien plus vieille. Notre société occidentale, nos pays européens qui connaissent la plus longue période de paix de leur histoire et le taux de criminalité le plus bas ne font donc que redécouvrir aujourd'hui ce que nos ancêtres ne savaient que trop bien.
Il y a en chacun de nous une aisance à entrer en conflit. Car, soyons francs : pour vous et pour moi, la chose ou la personne la plus importante au monde, c'est nous-même. Certains sont prêts à mourir pour une cause, en fait pour leur cause, celle de leurs convictions, celle qui les enthousiasme, pas forcément celle des autres. Soyons lucides : ce qui compte naturellement pour nous, c'est notre choix, notre avis, nos envies, même celles qui paraissent les plus altruistes.
Faire la paix avec nous-même pour la partager
Les guerres qui déchirent le monde, les actes de violence qui brisent des familles et font plonger tant d'hommes et de femmes dans les abîmes du chagrin, ne sont finalement que l'expression libérée et non contrôlée des conflits qui nous habitent, nous rendent agressifs vis-à-vis de nous-même et des autres.
Et si, en ce temps de Noël où s'échangent tant de vœux de paix, nous avions le courage d'affronter nos conflits intérieurs pour y mettre un terme ? « Heureux ceux qui font la paix autour d’eux parce que Dieu les appellera ses fils (2) », a dit celui qui a décidé de venir parmi les hommes pour donner ce qu'il avait de plus cher : sa vie.