Les parents ne parlent pas nécessairement tous les jours du sens de la vie avec leurs enfants mais ils le leur transmettent en réalité au quotidien. Si l’enfant déclare : « Mon cartable est trop vieux ; j’en veux un nouveau ! », la réponse du parent témoignera du sens qu’il a de la vie et de ce qu’il souhaite transmettre.
Il faut choisir
Pour le neurologue autrichien Viktor Frankl, il y a chez l’être humain une volonté de sens face au vide existentiel. C’est à chacun de faire des choix et de « mettre des mots qui donnent sens à la vie ». Pour l’enfant, ces mots sont souvent liés aux attentes de personnes aimées – ses parents. Vers l’adolescence, le questionnement vient à la surface et là, éducation famille s'entrechoquent ce que l'enfant a reçu avec ce qu'il voudrait vivre…
L’amour indispensable
Ce ne sont pas les choses matérielles qui vont le combler. Sans amour, un bébé dépérit (voir ci-dessous). Le nourrir, le changer régulièrement, cela ne suffit pas. Le relationnel dans l’amour est essentiel. C’est ce que dit la Bible : « Trois choses sont toujours là : la foi, l’espérance et l’amour. Mais la plus grande des trois, c’est l’amour. »
Boris Cyrulnik l’exprime ainsi : « Dans l’histoire de la vie, on n’a jamais qu’un seul problème à résoudre, celui qui donne un sens à notre existence et impose un style à nos relations. »
En savoir plus : 1 Corinthiens 13.13
« Le bébé avait choisi de vivre »
Un bébé, trouvé dans une poubelle, avait été amené à l’orphelinat de Calcutta. Il refusait de s’alimenter, n’exprimait aucune émotion. Il était comme mort. Malgré les premiers soins médicaux et nutritionnels, son état ne s’était guère amélioré. L’une des religieuses le prit dans ses bras, le frictionna vivement, le serra, lui parla, tenta de le faire rire. Rien n’y fit. Serrant l’enfant contre son cœur, elle s’immobilisa longuement les yeux fermés. Il émanait d’elle une force étonnante. Puis, lentement, ses mains recommencèrent à pétrir le bébé. Inlassablement, elle le massa de la tête aux pieds, avec un mélange parfaitement dosé de force et de délicatesse. Elle se remit à faire sauter l’enfant sur ses genoux et son air grave se transforma en une cascade de rires. Et là, sous nos yeux, un miracle de l’amour se produisit. Le regard de l’enfant commença à s’éclairer. Et, doucement, un sourire s’esquissa accompagné de quelques petits cris de bonheur. Son sourire témoignait que l’amour est le seul motif qui donne vraiment sens à une existence.
Frédéric Lenoir, Le sens de la vie - Psychologies Magazine, avril 2002.