Vous êtes dans la file d’attente à la caisse d’un supermarché. Votre enfant assis dans le caddie tend les bras pour attraper des bonbons. Vous lui dites « non ». Il répond par des cris, des larmes. Vous sentez le regard pesant des autres clients. Vous aimeriez être à mille lieues de là…
Quelle réponse apporter ? 
Lui donner le bonbon qui lui fait envie ? Maintenir le « non » car c’est bientôt l’heure du repas ? Le distraire avec autre chose car tout ce sucre n’est pas bon ? S’interroger sur votre légitimité en tant que parent à dire non à l’envie de votre enfant ? Ne pas réagir ?
Ces situations sont angoissantes pour le parent – ou l’adulte en charge de l’enfant – qui se pose invariablement la question de savoir s’il est un bon parent quand il dit non à ce qu’il juge comme un caprice.
L’expression d’un besoin
Ces « caprices » sont pourtant nécessaires au bon développement de l’enfant. Ils exprimentune réaction émotionnelle de refus ou d’opposition à la demande de l’adulte et font partie d’un apprentissage vers l’autonomie. Ce n’est ni bien, ni mal. L’enfant nous transmet ainsi son besoin du moment.
Cette période est compliquée à gérer pour le parent. Il doit réaliser toute l’importance qu’elle revêt pour son enfant.
Un apprentissage nécessaire
Les recherches en neurosciences établissent qu’avant l’âge de 4-5 ans, l’enfant ne régule rien. Il exprime quelque chose d’agréable par un sourire ; de désagréable avec des cris et des larmes. Vers 5 ans*, la partie du cerveau régulant les émotions commence à se développer pour arriver à maturité à l’adolescence.
Le rôle du parent est d’aider l’enfant à entrer dans la gestion de ses émotions. Si nous disons oui à tout, l’enfant n’apprend rien, juste à en vouloir toujours plus.
Nous sommes des maîtres d’apprentissage. C’est important de se le rappeler dans ces moments de crise. La réaction excessive de votre enfant exprime sa frustration. Il a besoin d’exposer ses émotions et d’être contenu dans un cadre pour se construire.
Doit-on accueillir les cris sans rien faire ?
Non. Quelle attitude avoir ?
Dites à votre enfant que vous savez qu’il a envie des bonbons mais que ce n’est pas le moment, que le « caprice » n’est pas un mode de fonctionnement efficace pour obtenir ce qu’on veut.
Ne cédez pas, ne négociez pas.
Rassurez-le en lui disant que vous l’aimez toujours.
Retirez-le du lieu qui stimule ses émotions, tout en faisant attention qu’il ne se blesse pas dans son accès de colère.
Agissez toujours avec empathie (amour, fermeté, vérité) en étant avec l’enfant et non contre lui.