Comment en êtes-vous arrivée à votre travail actuel ?
« J’ai commencé à travailler dans l’humanitaire en soignant sur le terrain et dans l’urgence. J’ai apporté des soins à des populations, souvent en zones de conflit dans le cadre d’une situation sanitaire généralement déficiente. J’ai vécu à leurs côtés en apportant le meilleur de moi-même, avec l’aide quotidienne de Dieu.
Ensuite j’ai voulu allier la recherche et les soins. Je voulais observer les phénomènes, les comprendre, afin d’améliorer tout ce qui a trait aux soins et à la prise en charge de la maladie. »
Quel a été votre virage ?
« Je me suis donc tournée vers l’épidémiologie qui est la science de l’observation des phénomènes de santé. J’ai alors intégré une agence de santé publique en Île-de-France. À partir de données qui nous sont communiquées, mon équipe surveille les passages aux urgences ou encore les groupes d’individus pour déceler, par exemple, s’ils sont liés par une famille, un hôpital ou un pays.
J’aime connaître la maladie sous tous ses aspects : sa transmission, les facteurs favorisants ou protecteurs, les populations à risque, les moyens de prise en charge, etc. »
Et dans la pratique ?
« Tout cela repose beaucoup sur l’analyse des données avec des méthodes statistiques. La finalité est de détecter un risque sanitaire, qu’il soit attendu ou inattendu.
Lors de la récente crise de la Covid-19 mon agence a contribué à la surveillance de l’épidémie, et la publication des principales analyses a été partagée avec les décideurs de santé.
J’apprécie beaucoup mon travail. J’ai le privilège d’être dans une agence qui est un acteur-clé de la surveillance épidémiologique et qui, de plus, est aussi une référence au niveau national et international. »
Et votre foi dans tout ça ?
« Quand je me lève le matin, je présente la journée au Seigneur pour guider mon travail et mes activités. En période de Covid-19, j’ai bien sûr prié au quotidien pour les malades et les équipes soignantes en France et au Cameroun.
Mes collègues connaissent ma foi et savent que je me connecte régulièrement sur des sites chrétiens pour écouter de la musique. Cela ne suscite pas d’échanges particuliers, mais ils m’ont fait remarquer que je suis compréhensive et que je ne m’énerve jamais. Sauf la fois où j’ai été contrariée et que ma cheffe en a été surprise. »